L'innovation qui débute par des
expérimentations visant à résoudre des difficultés quotidiennes
d'apprentissage et d'insertion scolaires, à ouvrir de nouvelles
voies dans l'application des instructions officielles, implique tous
les acteurs de l'acte éducatif qu'ils soient cadres administratifs
et pédagogiques ou enseignants en exercice. Elle nécessite une mise
en œuvre rigoureuse, une évaluation et un suivi réguliers afin que
les enseignements cumulés débouchent sur un véritable changement
quantitatif et qualitatif dont on peut envisager une généralisation
plus ou moins systématique, selon les résultats observés.
Disposer d'une méthode rigoureuse
« Innover pour une école des
réussites », un vade-mecum proposé par le Ministère de
l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative en
France, est conçu comme un guide méthodologique prioritairement
mais non exclusivement dédié aux inspecteurs et chefs
d'établissement pour une conduite prospectrice et réfléchie des
expérimentations innovantes.
Tout changement de pratique engendre de
l'inconfort et les initiatives individuelles, quoique primordiales,
peuvent avorter si elles ne s'inscrivent pas dans une procédure
générale et dans le cadre d'un soutien collectif qui peut attester
la plus-value de l'innovation.
Le guide propose trois volets pour la
conduite du changement :
- L’innovation, levier de changement
pour la réussite des élèves
- Mobiliser les différents acteurs pour
réussir l’innovation
- Tirer les enseignements de l’innovation
Passer de la théorie à la pratique
Il regorge de bons conseils et de
ressources mais bien sûr, il faut voir comment tout cela se
concrétise sur le terrain. C'est précisément ce que fait François
Muller, qui assure l'accompagnement des équipes éducatives dans
l'académie de Paris. F. Muller a fait le bilan de son action de
conseil en 2010. Ce retour d'actions d’innovation et
d’expérimentation dans des écoles, collèges et lycées parisiens
se basant sur divers paramètres et récolté auprès de tous les
acteurs est riche d'enseignements.
Il s'agit par exemple de ne pas
dissocier innovation et expérimentation qui sont deux états
nominatifs d’une réalité dynamique plus complexe et évolutive en
établissement. D’autre part, il faut favoriser le développement
des compétences en accompagnement et différencier les types
d'expérimentation et d'innovation (pédagogiques, structurelles)
pour assurer l'accompagnement adéquat.
La conduite de telles études nécessite
l'implication et le concours de tous les acteurs concernés de sorte
que : direction et équipes enseignantes engagées dans les actions
expérimentales saisissent tout à fait l’intérêt pour les élèves
et pour leur établissement de cette réflexion, pour peu qu'elle
soit ouverte, partagée et accompagnée ; inspections pédagogiques,
conseillers, formateurs, consultants, chercheurs, ou encore d’autres
personnes-ressources soient les partenaires obligés et attentifs à
ces mouvements.
Grâce au guide d'accompagnement et
grâce à la documentation, l'étude des projets conçus et leur mise
en oeuvre, la créativité n'est pas bridée mais elle peut être
canalisée pour déboucher sur des pratiques pérennes.
Ces deux documents constituent une base solide pour une réflexion sur l'innovation et l'expérimentation telle qu'elle peut se réaliser, et se réalise parfois, dans les établissements scolaires français.
Innover pour une école des réussites. Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative (France), 2011.
Ce que l'expérimentation peut dire. Académie de Paris - Cellule académique Recherche et Développement en Innovation et Expérimentation - Juin 2011.
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