Si on considère que la valeur du contenu se mesure à son utilité concrète, à son utilisation, alors plus le contenu trouve rapidement son contexte et sa cible, plus il s’apprécie.
Dans l’article «Learning Content Is Not Your Job Any More: The Effect of Convergence», Rick Wilson décrit bien l’évolution du travail des responsables de formation. Il s’agit moins de produire et de distribuer du contenu à apprendre que de s’assurer que le contenu à apprendre soit accessible, pertinent et utilisable. Car tant de contenu est désormais accessible sur la toile que la donnée clé n'est pas la quantité, mais la qualité de ce dernier et surtout sa pertinence en contexte, d'autant plus que la multiplication des appareils mobiles permet une recherche au moment exact de l'apparition du besoin d'information.
Tout l’art du responsable consiste maintenant à trouver le moyen de traiter et d’organiser de vastes quantités de contenu. À partir de là, la valeur du contenu peut s’accroître à mesure qu’on améliore sa pertinence.
Pertinence !
Comment améliore t-on cette pertinence ? Poser cette question est le début de la transformation.
Pour celui qui reçoit, la pertinence tient au lieu, au moment et à l’usage envisagé. Le contenu correspond à un besoin plus ou moins étendu et persistant dans le temps et atteint une personne là où elle s’est rendue disponible. On peut résumer tout ça par un seul mot : contextualisation.
Du point de vue institutionnel, le traitement et l’organisation du contenu dans une chaîne éditoriale doit aboutir en un résultat facile à mettre à jour, à redécouper et à formater pour des usages, des niveaux et des canaux multiples et mêmes imprévus.
Pour répondre à cette exigence, on balise ce contenu, on l'étiquette et on l’indexe pour en faciliter l’accès et la viralité. C’est ici que l’on prend en compte les données du contexte de l’individu et de ses attentes et qu’on les fait coïncider avec les formes et l’organisation du contenu. Le contenu gagne en valeur non seulement grâce aux informations qu'il véhicule, mais surtout parce que ces informations semblent faites "sur mesure", comme quand quelqu'un nous «comprend» et nous propose ce que l'on attend.
Valeur pour qui ?
La valeur d’un contenu pour un individu est une chose, la valeur pour l’institution en est une autre et cette dernière se définit essentiellement par le contrôle qu'elle exerce non sur le contenu lui-même, il est si facile à obtenir, mais sur sa mise en forme et sur sa disponibilité. On en arrive au contrôle centralisé de la source qui est distribuée sur tous les canaux possibles. L’institution sait reconnaître les individus et leur proposer un contenu pertinent et assimilable. Ce sont ces capacités de traitement qui donnent la valeur aux données et au contenu et non le contenu lui-même.
Ce qui est proposé finalement est un service d’apprentissage plus que du contenu. La mission essentielle de l'institution éducative est donc moins de créer du contenu (ce dernier est d'ailleurs de plus en plus souvent créé ou apporté par l'utilisateur) que de l'organiser, de le valoriser et de le distribuer.
Ainsi tous pourront y trouve leur profit : ceux qui le créent sont payés ou reconnus par l’institution, l’institution est payée par les apprenants et contribue à l’avancement social et les apprenants reçoivent de la formation qui les satisfait et renforce leurs capacités.
Pour l'article complet : «Learning Content Is Not Your Job Any More: The Effect of Convergence», par Rick Wilson
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