Depuis 2009, le CEFRIO
(Centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations) aide
les organisations du Québec à prendre le virage numérique. En octobre 2011, en
partenariat avec le Ministère québécois du Développement économique, de l’Innovation
et de l’Exportation, le Centre a rédigé un livre blanc
intitulé : « Les usages du Web 2.0 dans les
organisations » (PDF, 51p.).
Le nouvel aspect du Web : la collaboration
La donnée fondamentale à propos du Web 2.0,
c’est qu’il s'agit plus que d'un changement de technologie : un nouvel
Internet est né, dont les principes fondamentaux ont été modifiés. Désormais, les sites
Internet sont devenus des plateformes de services à l'architecture participative, qui se manifeste ar des commandes aisément accessibles aux usagers (exemple : un bouton « J’aime »
de Facebook). De plus, la Toile facilite grandement l’intelligence collective ( le crowdsourcing). Mais le public est-il réellement au rendez-vous? Absolument ! D’après
les chiffres obtenus par le CEFRIO, en 2011, 73% des Québécois ont eu au moins
une activité par mois sur les réseaux sociaux et 31% de ceux-ci ont déjà suivi une marque, une entreprise, un organisme ou un ministère.
Conséquemment, l’Entreprise 2.0
doit tirer profit des possibilités de cette deuxième version de
l’Internet qui peut être un levier de croissance pour les organisations à
condition de privilégier :
- La
relation avec le consommateur (ex. : réseaux sociaux)
- L’innovation
- Le
travail collaboratif
Ce dernier point est le plus emblématique de l’apport du Web
2.0 aux entreprises. Le document dresse d’ailleurs la vaste carte de
toutes les façons de collaborer avec ces technologies dans les communications
internes et externes de l'organisation. Mais les outils ne sont pas le tout du Web 2.0 : de nouveaux emplois sont nés, comme le gestionnaire de communautés (community
manager), qui établit et entretient les liens entre les différents groupes sociaux (employés,
consommateurs, etc.).
Si pendant des années, le ROI (Return on
investment ou retour sur investissement) consistait l'étalon suprême auquel était mesuré tout nouveau mécanisme de
marketing ou de production, celui-ci n'est plus aussi pertinent lorsqu'on cherche à évaluer l'impact des pratiques s'appuyant sur le Web 2.0.
Il est en effet impossible de mesurer strictement tous les bénéfices des stratégies
numériques et des compagnies comme CISCO ou Verizon ont créé le ROC (Return on
collaboration). Il mesure la progression de la collaboration dans le développement de
l'entreprise, les ventes, les relations publiques, etc.
L'entreprise se tournant vers le 2.0 est la principale cible
du document du CEFRIO. Une section est aussi adressée aux administrations publiques.
Avec les possibilités d’Internet, il y a un désir de réinventer le service
public et de le rendre plus efficace et transparent. L’open data est un bon
exemple de ce changement de paradigme (voir à ce sujet notre tout récent
dossier).
Un saut vers l'inconnu ?
Encore aujourd’hui, des organisations hésitent à se lancer dans l'aventure du Web 2.0. Certaines croient qu’il s’agit d’une mode, d’autres ne sont pas prêtes à
bousculer une culture d’entreprise qu'elle maîtrisent pour aller vers l'inconnu. Enfin,
il y a toujours une certaine résistance au changement. Des employés ont peur de
perdre des responsabilités ou leur poste, des cadres pensent que la diffusion
d’informations remet en cause leur pouvoir dans la compagnie ou dilue
leur autorité. Des idées reçues que le CEFRIO tente de réfuter dans un chapitre dédié aux défis de l'adoption de ce nouvel Internet.
Dans les dernières sections, le livre blanc propose des
stratégies et des scénarios de mise en œuvre de solutions 2.0 dans les
organisations. À la lecture de ce document, les entreprises privées ou
publiques auront une vision plus claire de ce que peut leur apporter le Web 2.0 et
des changements nécessaires dans le fonctionnement pour amorcer une transition
profitable.
« Les usages du Web 2.0 dans les organisations »,
CEFRIO, Octobre 2011, PDF, 51 p.
Voir plus d'articles de cet auteur