Tout bâtiment a des entrées et des sorties, des connexions avec son milieu et une fonction dédiée. Une connexion implique des flux entrants et, nécessairement, un ou des flux sortants. Une fonction comporte un processus contrôlé et un traitement approprié des flux entrants et sortants.
Les flux et fonctions d’une école
Outre les flux habituels des bâtiments (énergie, eau, air, données, personnes) les écoles partagent plusieurs autres fonctions et activités avec la plupart des édifices publics qui impliquent des flux comme ceux de la nourriture, de déchets, des fournitures, etc.
Là où elles se distinguent, c'est dans le traitement de certains de ces flux.
Les enfants qui lui sont confiés sont «traités» de façon très particulière et leur environnement contrôlé en fonction de critères multiples, allant du respect des programmes gouvernementaux aux exigences de sécurité en passant par la mise en place des conditions de l'apprentissage et le respect du droit d’auteur ou de la vie privée et surtout des méthodes d’enseignement.
D’où les différentes formes de classes mais aussi les pare-feu, les cartes d’identité, les filtres, les systèmes anti-plagiat et autres formes de surveillance des paramètres à contrôler, surveillance qui va souvent jusqu’à la présence de caméras.
Les équipements technologiques d’une école représentent des valeurs appréciables et critiques dans la réalisation de leur mandat. Leur contrôle fait également partie des nécessités. Contrôler des tableaux noirs, des brosses et des craies est plus facile que de contrôler des tableaux électroniques, des projecteurs, caméras, ordinateurs et réseau dispersés dans un espace public fréquenté par des centaines de personnes.
Le réseau structurant
Une pédagogie de la participation, où le réseau pénètre quasiment toutes les activités, apporte forcément une restructuration physique des espaces : les flux ne circulent plus de la même façon. Le flux «du prof aux élèves» devient de moins en moins fréquent et celui qui circule entre les élèves augmente tout comme celui qui va du prof à l’élève individuel.
Une classe en rangée avec des bureaux fixes devient de plus en plus inadaptée aux pratiques. Une classe isolée perd sa pertinence. Et ce mouvement peut même s’étendre aux horaires et aux sujets dans certaines expériences pédagogiques.
Une société réseautée
Les communications de l’école avec l’extérieur ont aussi changé. Les parents, les élèves à l’extérieur, les médias et le public proche ont maintenant un accès plus fréquent aux données et aux activités de l’école. Là encore l’école doit traiter de nouveaux flux de visiteurs, projeter «une image» et considérer que ses murs deviennent de plus en plus transparents.
La transparence des cloisons est sans doute la meilleure analogie de la transformation des écoles «en lien avec leur communauté». Et cette transparence se reflète dans les constructions : fenestration extérieure et intérieure augmentée, espaces ouverts, aménagements mobiles.
On favorise les communications et du coup on limite les espaces privés. Des espaces plus transparents préviennent les problèmes à la source.
En somme, les nécessités de la communication et de la facilitation des échanges, tout comme la protection des équipements et le contrôle des flux de personnes et des informations modèle la forme des écoles. Leur transformation et leur construction obéissent à ces nouvelles exigences.
Pour en savoir plus :
Le réaménagement éducatif de l’espace scolaire, moyen de transition de la classe traditionnelle vers une classe coopérative et multiculturelle . pdf - Dimitri Germanos
Espaces scolaires et citoyenneté .pdf - Marie-Odile Nouvelot, ENESAD
Les espaces scolaires (CNDP)
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