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Publié le 27 novembre 2011 Mis à jour le 27 novembre 2011

On attend toujours les Ressources Africaines Libres !

Depuis les années 90, les universités occidentales viennent en aide à leurs similaires en mettant librement à leur disposition des ressources éducatives. Le retour de l'ascenseur tarde

Il y a quelques années, ainsi que l'attestaient les statistique de l'époque, les articles les plus prisées de notre revue en Afrique se focalisaient sur les ressources que le MIT (Massachusset Institute of Technology) offrait gratuitement au monde universitaire, et qui intéressaient l'Afrique en premier lieu. Plusieurs sites relayaient ces informations qui continuent d'ailleurs d'être abondamment consultées. Et pour ceux qui auraient des difficultés à s'approprier les ressources mises à disposition par le MIT, Thot Cursus propose bien d'autres ressources éducatives libres, sans même parler des milliers de ressources gratuites qui sont recensées sur notre site.

Qui utilise les REL en Afrique ? Personne (ou presque)

 

Le recensement et l'examen de ces articles présentent quelque chose d'effarant. L'Afrique est, à 98%, bénéficiaire de ces ressources afin que ce continent puisse sortir du sous-développement éducatif qui la handicape gravement sur la scène mondiale. Et pourtant ! Les objectifs pour lesquels sont entreprises de telles actions sont loin d'être atteints puisque l'analphabétisme reste massif chez les adultes, les femmes et les filles demeurant les plus touchées. Dans les universités africaines dont aucune ne figure au palmarès de Shangaï, les étudiants et les enseignants passent pour des mendiants de l'internet alors que cet outil leur apporte sur un plateau (ou plutôt via un écran) tout ce qui est nécessaire pour la qualité de l'Éducation. De nombreux pays de par le monde, tant en Europe que sur le continent américain ou surtout en Asie, ont bien compris l'immense avantage que procurent les ressources numériques éducatives, en complément ou même, dans certains cas, en substitution aux cursus d'études en présence.

L'existence de ressources éducatives libres (REL) constitue aujourd'hui un fait majeur. Wikipédia rappelle que les REL sont les matériaux digitalisés offerts librement pour que des éducateurs, des étudiants et des apprenants les réutilisent pour l'enseignement, l'apprentissage et la recherche. Les REL furent discutées lors du deuxième forum mondial sur l’Assurance qualité, l'accréditation et la reconnaissance des qualification organisé par l'UNESCO en 2004. Elles se composent des Ressources d'apprentissage, des ressources de soutien pour les enseignants et des ressources pour assurer la qualité. 

Sans se lasser, et conjointement au référentiel de compétences en Tics pour les enseignants publié en octobre 2011, l'UNESCO, catalyseur de la reconnaissance des REL comme matériel éducatif de premier ordre, a mis sur pied une plateforme dédiée aux Open Educational Resources, OER (nom des REL en anglais) car elle estime que ces ressources, par  l'accès universel à une éducation de qualité,  sont essentielles à la construction de la paix, au développement social et économique, et au dialogue interculturel. Les REL offrent une opportunité stratégique pour améliorer la qualité de l'éducation, faciliter le dialogue politique et partager les connaissances et le renforcement des capacités.

Un somptueux patrimoine africain, méprisé par les Africains eux-mêmes


Toutes ces ressources sont exogènes à l'Afrique, comme si, avec son potentiel de scientifiques disponibles, elle n'avait rien à offrir à son tour, pour qu'elle marque aussi de son sceau sa présence sociale et culturelle que beaucoup lui envient. Ces richesses culturelles que l'Occident vient développer, ces richesses matérielles qui lui passent sous le nez et qui enrichissent les autres, ces valeurs culturelles qui n'existent plus ailleurs et qu'elle se force à oublier, n'est-il pas temps que tout cela soit porté au plateau commun des REL ? Aujourd'hui, les mamans du Mali et du Sénégal, du Gabon et du Congo achètent des CD francais pour endormir les bébés. 

Des structures pourtant existent dans les universités et les Institutions des Sciences Humaines pour recueillir et exploiter ce somptueux patrimoine. Si le Centre International des Civilisations Bantu (CICIBA) périclite, qui avait pour but de collecter, stocker et diffuser le patrimoine culturel de l’aire bantu mais aussi d’en promouvoir les artistes de l’Angola, du Cameroun, de la Centrafrique, des Comores, du Congo, de la Guinée Equatoriale, de la République démocratique du Congo (RDC), du Rwanda, de Sao Tomé et Principe et de la Zambie, le Centre Régional de Recherche et de Documentation sur les Traditions Orales et pour le Développement des Langues Africaines  Cerdotola  devenu Centre International de Recherche et de Documentation sur les Traditions et les Langues Africaines représente, avec d'autres structures comme l'Acalan, l'Académie des langues africaines, l'espoir de cette nouvelle émergence. Mais là aussi, il faut ouvrir les paumes jointes l'une à l'autre, en attendant que, franchement, nous prenions notre destin et en mains, et à coeur.

A cette condition, nous pourrons bientôt célébrer la naissance des Ressources Africaines Libres, des RAL qui prendront une place significative dans les REL offertes au monde.

Illustration : Martha de Jong-Lantink, Flickr, Licence CC BY-NC-ND 2.0


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