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Publié le 13 novembre 2011 Mis à jour le 13 novembre 2011

Les impacts environnementaux de l’usage des TIC

L'utilisation des TIC est gourmande en énergie. Il faut donc adopter des habitudes économes, qui auront un impact positif sur l'environnement et sur notre confort d'utilisateur.

Parce qu'elles ne génèrent aucune trace physique, les opérations réalisées par le biais des TIC ont un gros défaut, à mettre en regard de leurs multiples avantages : elles laissent penser qu'elles n'ont aucun impact sur l'environnement.

Nous commençons pourtant à prendre conscience de l’obsolescence programmée de nos appareils, obsolescence voulue par les fabricants pour nous faire acheter de nouvelles machines. Les programmes et logiciels de plus en plus sophistiqués nous incitent à renouveler plus fréquemment notre parc d'appareils, alors même que ceux-ci fonctionnent encore. Or, Green IT nous apprend que la fabrication d'un nouvel ordinateur émet 70 fois plus de CO2 que son utilisation pendant un an ! Sans même parler du rythme d'extraction toujours plus rapide des métaux rares dont nos machines ont besoin pour fonctionner... Quand ces métaux auront disparu, que ferons-nous ? 

Si l'on admet aisément que la fabrication et le recyclage des appareils informatiques puisse avoir un impact environnemental, la situation est toute autre quand il s'agit des opérations que nous réalisons grâce à ces machines et aux réseaux qui les relient. Qui connaît l'impact environnemental des opérations aussi banales que l'envoi d'un courriel ou la consultation d'Internet ?

 

Une demande énergétique sans fin

 

La question n'est pas aussi saugrenue qu'elle en a l'air, car le simple fait de faire une recherche par le biais d'un moteur ou d’envoyer un courriel consomme de l'énergie, et bien plus que ce que l'on pourrait penser. En juillet 2011, l'ADEME a réalisé le guide "Les TIC, quels impacts ?" (PDF, 16 p.), destiné en premier lieu aux entreprises mais aussi aux particuliers.  

Dans ce guide, on découvre le circuit réalisé par un courriel, depuis son expéditeur jusqu'à son destinataire, et celui d'une requête réaisée par le biais d'un moteur de recherche.

Restons sur l'exemple de l'envoi d'un courriel. Chaque étape de transmission et de stockage consomme de l'énergie. La quantité d'énergie ainsi consommée est négligeable au niveau individuel, mais n'oublions pas que des centaines de millions de gens sur la planète utilisent désormais les TIC. Pour nous aider à prendre la mesure de l'énergie ainsi consommée, l'ADEME se risque à quelques comparaisons frappantes : "L’envoi de 33 courriels d’1 Mo à 2 destinataires par jour et par personne (en France, ndr) génère annuellement des émissions équivalentes à 180 kg de CO2, ce qui équivaut à plus de 1 000 km parcourus en voiture". 

Concrètemement, un courriel envoyé consomme de l'énergie :

  • Chez vous (consommation électrique de votre poste, consommation occasionnée par l'opération d'envoi réalisée)
  • Dans la boucle locale qui va acheminer le message jusu'au serveur de votre fournisseur de messagerie
  • Sur le serveur de votre fournisseur de messagerie (stockage du courriel puis expédition)
  • Sur le serveur du fournisseur de votre destinataire (réception puis stockage)
  • Dans la boucle locale qui va acheminer le message jusque dans la boîte de votre destinataire
  • Chez votre destinataire (consommation de son poste + consommation de l'opération d'ouverture du message).

 

Les requêtes aux moteurs de recherche sont également consommatrices d'énergie, et nous vous laissons le soin de prendre connaissance du détail en lisant le guide.

Parmi les usages des TIC nouveaux et dommageables pour l'environnement, l'ADEME pointe l'utilisation parfois bien peu raisonnée des clés USB. Là encore, on retrouve la problématique du temps d'accès aux documents, du temps de consultation et même parfois de l'impression des documents. De plus, ces clés ont une durée de vie très courte, non parce qu'elles ne sont pas solides, mais parce qu'elles coûtent peu, sont désormais distribuées comme objets publicitaires et finalement perdues ou jetées. 

On aurait aimé que l'ADEME propose dans son guide des comparatifs de consommation d'énergie entre les différentes solutions de transmission de messages d'une part, de recherche de documents d'autre part. Car entre l'envoi d'un courriel, un coup de téléphone, l'envoi d'un courrier papier et la visite à son interlocuteur, il n'est pas du tout certain que la première option soit la plus gourmande. En fait, on peut même supposer que le courriel est la plus sobre des solutions techniques d'envoi de message... à condition de rompre avec l'incroyable gaspillage actuel, qui voit nos boîtes de réception se remplir de spams et de messages inutiles. 

 

Diminuer l'impact de l'utilisation des TIC, c’est possible

 

Le document de l’ADEME ne milite pas pour un abandon des TIC, mais pour leur usage raisonné. Une très longue liste d’habitudes à acquérir par les usagers de TIC est fournie :

  • Opter pour un ordinateur portable qui consomme de 50 à 80% moins d’énergie qu’un poste fixe
  • Diminuer le nombre de destinataires d’un courriel
  • Envoyer des pièces jointes moins lourdes ou trouver d’autres solutions pour transmettre des fichiers volumineux
  • Faire un tri régulier de sa boîte courriel
  • Simplifier ses recherches sur le Web avec des mots-clés précis
  • Quand on connaît l’adresse d’un site, s'y rendre directement plutôt que de passer par un moteur de recherche
  • Débrancher son ordinateur et sa connexion Internet la nuit
  • Conserver ses apareils le plus longtemps possible
  • Au moment de les remplacer, les retourner chez les détaillants informatiques qui sont maintenant obligés de les reprendre

 

En somme, rien que des recommandations raisonnables, dont certaines auront également un impact réel sur votre confort d'utilisateur. Qui se plaindra en effet de recevoir moins de courriels inappropriés ? Personne, et pas seulement pour des raisons tenant à la préservation de l'environnement et des ressources naturelles.

A un niveau plus global, des groupes comme Green IT encouragent le développement de logiciels moins gourmands en énergie. Le Green Code Lab devrait donc, dans les prochaines années, aider à l’élaboration de ces applications et programmes pour aider à prolonger la durée de vie de nos appareils. Une bonne idée qui sera peut-être une façon pour les utilisateurs de technologies de concilier usages et environnement.

"Nouvelles technologies, nouveaux usages : Les TIC, quels impacts ?", Julie Bailleul, Revue Réseau Tic, 19 juillet 2011.

Illustraiton : illustration du guide ADEME "Les TIC, quels impacts ?", téléchargeable en .pdf


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