Les besoins de compétences en TIC dans l’industrie***
Les salariés de l’industrie utilisent moins les TIC en France qu’en Allemagne et au Royaume-Uni.
Publié le 17 octobre 2011 Mis à jour le 17 octobre 2011
Au printemps 2011, le Pew Research Center a réalisé une enquête aux Etats-Unis dont les résultats ont été publiés dans un rapport intitulé "The Digital Revolution and Higher Education". Cette enquête a été menée auprès d'un échantillon de 2142 adultes âgés de 18 ans et plus d'une part, de 1055 présidents de colleges et universités publics et privés d'autre part.
Les questions portaient sur la valeur et le volume de l'offre de cours à distance dans l'enseignement supérieur, ainsi que sur d'autres aspects de l'utilisation des TIC à ce niveau : utilisation des appareils et des manuels numériques, pratiques plagiaires liées à la disposition des sources via Internet et à la pratique du copié-collé.
Les résultats les plus spectaculaires sont ceux qui montrent un fossé entre les perceptions du grand public et celles des responsables universitaires. En effet, 29 % seulement des personnes interrogées dans le grand public estiment que les cours et diplômes en ligne sot de même valeur que les cours et diplômes traditionnels, basés sur le face à face enseignant - étudiants. Les responsables universitaires sont 51 % a être de cet avis. Plus étonnant encore, 40 % "seulement" des étudiants et diplômés des 10 dernières années ayant suivi des cours en ligne estiment qu'ils sont de valeur équivalente aux cours en présence ! Et d'une manière plus globale, on constate que les jeunes (moins de 30 ans) ont autant de réserves que leurs aînés sur la valeur des cours en ligne.
Pourtant, l'offre de cours et diplômes en ligne continue de croître. 91 % des colleges qui offrent des cycles d'études de deux ans en proposent aujourd'hui, et 50 % des responsables universitaires estiment que d'ici dix ans, la majorité des étudiants suivront des cours en ligne. On constate que l'enrichissement de l'offre de cours en ligne ne vise pas seulement à atteindre des étudiants distants : la majorité des cours en ligne sont actuellement suivis par des étudiants qui suivent aussi des cours en présence. Les institutions qui offrent des formations préparant à une entrée sur le marché du travail sont plus nombreuses à offrir des cours en ligne que celles qui visent avant tout le développement personnel et intellectuel des étudiants. Enfin, les établissements publics sont plus nombreux que les établissements privés, et les plus sélectifs d'entre eux en particulier, à proposer des cours et diplômes en ligne.
Si on laisse de côté l'enseignement en ligne pour s'intéresser à l'utilisation des TIC pendant les cours, on constate que la révolution numérique est bien là : 62 % des responsables universitaires estiment que d'ici dix ans, il n'y aura plus que des manuels numériques. le marché des manuels scolaires pèse 8 milliards de dollars aux Etats-Unis. On comprend donc que les éditeurs doivent affûter leurs couteaux pour ne pas laisser s'évaporer cette très lucrative source de revenus, et pour lutter pied à pied contre les tenants des manuels numériques libres gratuits, qui trouvent cependant un nombre croissant de défenseurs parmi les étudiants lassés de dépenser une moyenne de 1000 dollars par an pour des manuels obsolètes dès l'année suivante.
Les appareils sont également entrés dans les amphis, et 2 % seulement des responsables universitaires disent les interdire pendant les cours. Ces responsables sont eux-mêmes des utilisateurs réguliers des appareils numériques et même des réseaux sociaux, puisqu'un tiers d'entre eux dit utiliser Facebook au moins une fois par semaine.
Les responsables universitaires dans leur majorité (55 %) estiment que les pratiques de plagiat ont cru pendant ces dix dernières années, et que la généralisation de l'accès à Internet a joué là un rôle essentiel. Ils n'ont pas été interrogés sur leur utilisation des outils de détection du copié-collé, ce qui est dommage puisque les technologies apparaissent finalement comme source et élément de solution d'un même problème.
On constate donc que si le numérique a trouvé sa place dans les salles de cours, il existe toujours une réticence persistante envers la formation supérieure à distance, surtout dans le grand public. Ce qui peut s'expliquer par son manque de familiarité avec cette modalité d'enseignement. Mais il est préoccupant de constater que la majorité des étudiants ayant déjà suivi des cours en ligne n'a pas une meilleure opinion sur ces cours, et que l'effet générationnel ne joue pas sur ce point. S'ils souhaitent développer leur offre de cours en ligne (et c'est ce que montrent aussi les résultats de l'enquête), les établissements d'enseignement supérieur devront donc redoubler d'efforts pour promouvoir la qualité de leurs produits et travailler sur cette qualité-même. La conscience d'un a priori négatif sur les cours en ligne est sans doute ce qui pousse actuellement l'Université de Californie à adopter une approche qualitative et extrêmement prudente avant de proposer ses premiers cursus diplômants en ligne : applications interactives, présence de laboratoires virtuels, de salles de discussions et horaires élargis de communication avec les enseignants et tuteurs sont au programme des premières expérimentations. Car il va falloir faire beaucoup mieux que dans les cours en présence pour convaincre que les cours en ligne ne sont pas de la sous-formation, comme à chaque fois qu'il s'agit de combattre des préjugés négatifs.
The Digital Revolution and Higher Education Pew Research Center, août 2011. Téléchargeable en .pdf.
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