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Publié le 06 septembre 2011 Mis à jour le 06 septembre 2011

Comment lirons-nous demain ?

Comment lisons-nous aujourd'hui et comment écrivons-nous ? Ces questions ne cessent d'être remises sur le tapis, attestant d'une évidence : l'écrit change, il est en pleine mutation.

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Comment lisons-nous aujourd'hui et comment écrivons-nous ? Ces questions ne cessent d'être remises sur le tapis, attestant d'une évidence : l'écrit change, il est en pleine mutation. Et sa façon d'être produit, et sa consommation, et ses supports. François Bon, auteur du blog Tiers Livre, écrivan et enseignant à Science Po, s'interroge - et apporte des éléments de réponse - sur les causes et les conséquences d'une telle métamorphose.


Quelle mutation ?

L'histoire de l'écrit a connu peu de mutations. François Bon en rapporte trois principales : la tablette d'argile dont l'évolution conditionne la passage à l'écriture syllabique, l'imprimerie moderne et enfin l'irruption de la presse, du feuilleton et l'industrialisation de l'imprimerie. Dans tous ces cas, la mutation est totale et affecte à la fois les usages publics et les écritures sacrées, la correspondance privée et la littérature. Elles redéfinit notamment les formes littéraires. Chaque transformation prend du temps, s'avère complexe, difficile, irréversible. Il parait donc logique de s'interroger aujourd'hui sur nos futurs usages de l'écrit mais aussi sur nos moeurs actuelles et sur notre responsabilité non pas sur le chemin de mutation choisi mais sur ce que nous souhaitons placer dans nos écrits. Il est question de transmission du savoir et des connaissances, de notre histoire, de nos valeurs, de la vie d'une civilisation.

 

Qu'est-ce qu'écrire ?

Le livre sous sa forme la plus connue, imprimé, était un "objet à temps de diffusion long", mis en avant, décrit, critiqué dans la presse par une population spécialisée. Depuis dix ans au moins, l'édition s'est numérisée et dorénavant livre et recommandation peuvent passer par le même support, notre écran. L'écrivain peut devenir critique et vice-versa, et un livre aujourd'hui se constitue de fichiers textes et de métadonnées. François Bon pousse la réflexion plus loin en abordant la question des usages actuels de l'écrit. S'il fut une époque où les échanges épistolaires relevaient de la "norme", écrire aujourd'hui c'est taper un texte sur son ordinateur, sa tablette ou son téléphone portable. C'est aussi échanger sur les réseaux sociaux et les messageries instantanées. C'est s'exprimer sur un blog, pour un usage personnel ou professionnel. De nombreux écrits ne passent pas par la publication d'un livre. Il serait peu judicieux d'arrêter une réflexion à cette « simple » catégorie. 


De nouveaux usages ?

Le lecteur d'aujourd'hui est consommateur. Mais il n'accepte pas encore totalement l'idée de ne pas être propriétaire de ce pour quoi il paie. François Bon prend l'exemple de la musique : il y quarante ans, nous achetions des vinyles, il y a trente nous nous payions nos premiers CD, puis nous avons conu le passage au virtuel, en gardant la notion de propriété, avec iTunes sur lequel nous téléchargions nos mp3. Aujourd'hui, nous écoutons directement la musique en ligne, et pour accéder à un catalogue plus complet, nous nous offrons un abonnement annuel, en n'ayant finalement plus aucun support physique. Cette transformation a aussi lieu pour les textes, nous n'en sommes tout simplement pas à la même phase d'acceptation. Une acceptation qui n'est d'ailleurs pas complète non-plus en ce qui concerne l'apparition des nouveaux formats d'écrits, comme le livre numérique dont la démocratisation semble prendre son temps.Un autre point majeur de l'évolution de nos usages de l'écrit et de la lecture : la masse exponentielle de contenus à notre disposition. Si à une époque, la majorité se plaisait à aller à la bibliothèque pour trouver une réponse précise à une question, aujourd'hui c'est l'ordinateur qui concentre une « masse d'usages de confort » au point d'ailleurs de voir émerger un mal lié à cette masse : l'infobésité ou surplus d'information. Notre façon de lire s'en retrouve chamboulée. 


L'essentiel ne semble pas de réfléchir aux différentes manières dont nous lirons demain mais bien à la façon dont nous écrivons aujourd'hui. Constater et observer la mutation en cours, mais surtout expérimenter et proposer sur tous les supports. Les formats « papier » et « web » ne sont pas incompatibles ni ennemis. L'important reste le contenu, le texte et le savoir transmis. 

Source : "Avancer dans l'imprédictible" François Bon

Illustration : Flickr CC - Indrarado


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