La sixième édition des Journées du E-elarning, organisée par l'Université Lyon 3 et ses nombreux partenaires, s'est déroulée les 23 et 24 juin derniers, autour du thème "Former en e-learning, former au e-learning". Ce qui signifie concrètement qu'il s'agissait autant de réfléchir à la manière de former des étudiants en utilisant les dispositifs hybrides ou tout à distance, qu'à celle de la formation des enseignants et autres intervenants à ces dispositifs, voire à un usage élargi des ressources numériques dans une perspective d'apprentissage.
Cette année vit l'abandon de la session unique pour tous les inscrits, remplacée par une alternance de séances plénières dans le grand amphi et d'ateliers en groupes plus restreints, activités organisées en quatre parcours : formateur, e-réputation, juridique et formation professionnelle. Autant dire qu'il était impossible au participant de se couper en morceaux pour être partout, et que nous avons du faire des choix parfois difficiles, tant le programme nous mettait en appétit. Fort heureusement, toutes les sessions en plénières étaient diffusées en direct et seront disponibles d'ici quelques semaines ou mois sur le site du SUEL.
"Il y a de la personne dans l'oeuvre"
La partie juridique reste la particularité de ces Journées, et cette édition fut brillaamment ouverte par Franck Macrez, maître de conférence au Centre d'Etudes Internationales de la Propriété Intellectuelle, qui fit un point bienvenu sur les fondements et applications du droit d'auteur en France. "Il y a de la personne dans l'oeuvre", affirma t-il à plusieurs reprises, rappelant ainsi que toujours, le législateur avait cherché à protéger la plus faible des parties, en l'occurrence l'auteur, contre tous ceux qui voudraient profiter de ses oeuvres. L'avalanche de questions diverses qui suivit son intervention montra une fois de plus qu'il est urgent d'assurer une information fiable et claire des professionnels de l'éducation et de la formation sur ces questions juridiques.
De droit, il fut aussi question dans l'intervention réalisée le vendredi matin par Michelle Bergadaà, spécialiste du plagiat universitaire. Cette phrase sonna comme un avertissement : "en matière de plagiat, je ne fais aucune différence entre les étudiants et les enseignants". M. Bergadaà commença son intervention par une illustration, celle des tableaux de Van Gogh fortement inspirés des oeuvres de Millet, ces dernières étant totalement réappropriées et transformées par le peintre hollandais ce qui, précisa M. Bergadaà, ne peut absolument pas être assimilé de quelque manière que ce soit à du plagiat. Mais la situation est toute différente quand des universitaires parfois haut placés dans la hiérarchie "oublient les guillemets" sans se voir rappelés à l'ordre par les autorités universitaires. M. Bergadaà brossa les quatre profils des plagiaires et nous accorda une entrevue que vous pourrez lire très bientôt sur Thot Cursus.
Droit des auteurs, droits des lecteurs
Il aurait été intéressant de pouvoir inviter autour de la même table Michelle Bergadaà et Thérèse Laferrière, qui clôtura les Journées du e-learning avec une remarquable intervention consacrée aux apprentissages informels. Cette enseignante à l'Université Laval de Québec, directrice du CRIRES (Centre de recherche et d'intervention sur la réussite scolaire) dans cette même université, évoqua les nouvelles formes de production qui émergent dans les communautés de pratique et d'apprentissage en ligne, productions dont il est quasiment impossible actuellement d'identifier un "auteur", fût-il collectif. Yann Bergheaud, Directeur de ces Journées, confirma alors que l'approche juridique n'était pas la meilleure pour aborder de telles questions, le Droit étant généralement en retrait face aux pratiques, sa mission étant plutôt de fixer a posteriori les règles acceptables par l'ensemble des parties sur une problématique donnée. Nul doute que les législateurs ont actuellement du pain sur la planche pour repenser le droit d'auteur face aux pratiques collectives et de partage qui dominent l'activité numérique, et l'on ne saurait trop leur recommander de se hâter lentement et de ne pas légiférer sous la pression de groupes visant à défendre leur intérêt plutôt que l'intérêt collectif qui est de faire progresser la connaissance plutôt que de conforter des positions établies et commercialement avantageuses.
Un bon exemple des changements à l'oeuvre en matière de transformation du droit fut donné par Cédric Manara dans son intervention sur le droit des E-books et livres numériques. Les éditeurs ont-ils le droit de restreindre les droits (au prêt, à la relecture, à la copie privée...) de ceux qui sont propriétaires de leur copie ? Peuvent-ils, comme l'a fait Amazon voici quelques temps, détruire à distance les fichiers achetés par les lecteurs, sous prétexte justement qu'il y avait un problème juridique et que le libraire en ligne ne possédait finalement pas les droits d'exploitation de l'oeuvre ? Tous ceux qui, dans l'assistance, étaient enclins à penser que le commerce aurait toujours le dernier mot et que le lecteur serait toujours le dindon de la farce, obligé de se soumettre aux diktats des libraires et éditeurs, furent heureux d'apprendre qu'un groupement d'éditeurs français avait engagé un mouvement contre l'adjonction de DRM (mécanismes de verrouillage restreignant le nombre d'appareils de lecture et de téléchargements autorisés du fichier) aux fichiers d'e-books et autres ouvrages en ligne, position ne nuisant pas, bien au contraire, à leurs ventes en ligne.
Ces Journées du e-learning permirent aussi de parler de la culture numérique des étudiants, de la formation des tuteurs en ligne, d'e-réputation, de l'utilisation des mondes virtuels en enseignement (Jean-Paul Moiraud ayant attiré une foule de curieux lors de ses démonstrations), d'apprentissage social, d'e-portfolio... La conférence trouva un fort écho sur Twitter, et en suivant le hashtag #JELyon, vous aurez un écho des différentes communications. Thot Cursus était partenaire de ces journées et vous trouverez également sur Twitter des suggestions d'articles se rapportant directement aux sujets traités.
Si vous avez assisté à ces journées et en avez rendu compte sur votre blogue personnel, merci d'indiquer les liens vers les pages adéquates en commentaire de cet article.
Pour attendre sans impatience la mise en ligne des communications réalisées en plénière lors de ces journées, voici la présentation vidéo d'un thème exploré pendant le colloque : "Formation et certification au tutorat et les invariants pédagogiques au e-learning" (vidéo réalisée avant le colloque).
"Communautés du savoir" représente un forum interactif qui invite les éducateurs, les enseignants, les personnels administratifs, les responsables politiques et autres personnes intéressées à échanger leurs idées et leurs points de vue sur tout ce qui touche à l’utilisation des TIC dans l’éducation.
Repérer comment des codes humains de communication très anciens sont remis au goût du jour. Avec en filigrane la démonstration que les technologies, quelque soit leur degré de sophistication, ne font pas autre chose que de tenter, dans un ordre parfois cafouilleux, de restituer la complexité du réel.
La Fing a animé pendant deux ans un programme dédié à l'identification de la contribution des technologies numériques à la qualité de vie dans des sociétés dont l'âge moyen n'a pas fini d'augmenter. Programme résolument tourné vers le vivre ensemble et l'accroissement de l'autonomie, Plus longue la vie s'est achevé en juin 2010.
Chez Thot, nous croyons qu’il n’y a rien de mieux pour apprendre que de mettre en action ce que l’on est supposé savoir. Alors, voici un kit complet...
Superprof : la plateforme pour trouver les meilleurs professeurs particuliers en France (mais aussi en Belgique et en Suisse)
Chaque jour, restez informé sur l’apprentissage numérique sous toutes ses formes. Des idées et des ressources intéressantes. Profitez-en, c’est gratuit !