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Publié le 14 juin 2011 Mis à jour le 14 juin 2011

Vivre sans électronique ?

Pouvons-nous imaginer notre vie sans électronique et sans connexion ?*

Nous sommes tous connectés. Connectés via nos téléphones, devenus « intelligents » ou via Internet et les réseaux sociaux. Aujourd'hui, nous ne faisons plus un pas sans être entouré d'électronique. Pouvons-nous imaginer notre vie sans électronique et sans connexion ? Quelles sont les conséquences d'un tel monopole sur nos comportements, et sur la société d'aujourd'hui ?

Le réseautage

Blackberry, iPhone, Twitter, Facebook et Skype, bien entendu, mais aussi puces RFID (identification par radiofréquences) utilisées dans l'électroménager, collecte d'informations sur nos allées et venues grâce aux passes de transports, vidéosurveillance, moteurs de voitures... Gautier Lamy, dans son article « Y'a-t-il encore de la vie sans électronique ? » dresse un constat évident : l'électronique est partout et il semble aujourd'hui impossible d'échapper aux nouveaux systèmes de communication et à l'utilisation d'automates. Notre société tend vers une mise en exergue de l'immatériel et de l'hyper-connectivité qui semblent casser les distances et redéfinir la question de la présence physique. « C'est la victoire de l'électronique ubiquitaire ou ambiante, qui dope la croissance et sans laquelle le manager comme l'étudiant sont incapables de vivre. » souligne-t-il. Exit les générations élevées au papier et aux contacts physiques. Aujourd'hui, le relationnel passe par une appel en visiophonie sur Skype, un « following » sur Twitter ou un profil consulté sur Viadeo. Dans certains domaines (la communication et le journalisme, notamment), il semble même relever de l'hérésie de ne pas « réseauter ». Les rapports sociaux ont évolué et, alors que la mobilité à grande distance (re)devient luxe, utiliser les nouveaux moyens de communication s'avère être une solution permettant de réduire virtuellement la distance physique. Comme le souligne le sociologue Antonio Cassili, ce n'est d'aileurs pas dramatique : les relations en ligne se superposent aux relations physiques sans les annuler. 

Les puces RFID

Mais il est aussi question de traçabilité : traçabilité des objets, des animaux, des êtres humains. Et là, les puces RFID entrent en jeu. « Un temps limité aux transports et à la distribution, les technologies radiofréquences ont commencé à envahir le petit électroménager [...] et se retrouvent jusque dans les pouponnières et garderies pour empêcher le rapt d'enfant » explique Gautier Lamy dans son article. Si l'usage de telles puces peut sembler évident pour l'identification et le suivi de marchandises à transporter, il paraît plus difficile à comprendre pour la traçabilité de nos téléphones portables ou de nos cartes de transport. On peut se poser la question de la liberté de mouvement, du droit à l'oubli numérique, du devenir de nos informations personnelles collectées. On assiste là à l'apparition et à la consécration d'une électronique (trop ?) envahissante. Que penser par ailleurs, des conséquences environnementales d'une telle orgie matérielle (un nouveau smartphone tous les deux ans, un nouvel ordinateur tous les cinq) ? « Des experts des Nations unies ont estimé en 2004 qu'un PC nécessite 1,8 tonne de matériaux, dont 240 kilogrammes d'énergie fossile et 22 kilogrammes de produits chimiques » précise l'article.

L'abandon des objets de connectivité

En réaction à cette hyper-connectivité, de plus en plus sautent le pas et décident d'abandonner un ou plusieurs de leurs sujets d'addiction, au moins pendant un temps donné. C'est le cas par exemple de la journaliste Sophie Verney-Caillat qui, après mure réflexion, a lâché son téléphone portable en début d'année, à l'heure où même les pré-adolescents usent déjà d'Instagram – une appli photo gratuite - sur leurs iPhones. Elle est loin d'être la seule. Un récent sondage Ifop déclare que plus de la moitié des français a déjà eu envie de se déconnecter d'Internet pendant plusieurs jours, et aux Etats-Unis, « une journée nationale où l'on se déconnecte » a été organisé les 4 et 5 mars dernier. Est-on arrivé à une limite de tolérance mentale ? L'électronique devra-t-elle se faire plus discrète, moins invasive et plus respectueuse de nos libertés individuelles ? Il est déjà certain que la métamorphose numérique de nos sociétés est loin d'être achevée mais que l'on voit disparaître peu à peu les générations « élevées au papier ».

Sources : « Y'a-t-il encore de la vie sans électronique ? », Gautier Lamy, 05/2011.
« Pourquoi je me débarasse de mon téléphone portable ? », Sophie Verney-Caillat, 01/2011.

Illustration : lululemon athletica / Flickr CC.


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