Il est des comptes Twitter pour le moins inattendus. Celui de la monarchie britanique, BritishMonarchy, en fait partie. Près de 60 000 personnes le suivent et sont donc informées en temps réel des prochaines relèves de la garde de Buckingham Palace, des préparatifs de la garden party géante et ouverte au public qu'organise le Prince de Galles en septembre prochain, et bien sûr des déplacements de la reine herself. Mais les nouvelles vont au-delà des affaires de petits fours et de chapeaux à voilette, et dénotent un réel intérêt pour les affaires du royaume et du monde. Elles renvoient systématiquement au site officiel de la Monarchie britanique et souvent site du Prince de Galles qui a compris depuis fort longtemps que les photos de son altesse en kilt auprès d'anciens combattants ne suffiraient pas à asseoir sa légitimité d'éternel successeur au trône du Royaume-Uni.
Slate.fr nous informe même qu'Elizabeth II a autorisé la mise en ligne de nombreuses photos de sa famille, et d'elle-même depuis son plus jeune âge, sur Flickr. Les portraits personnels ou de groupes prédominent, fournissant à la famille royale une proximité réelle avec les sujets du royaume, les adorateurs du British style et les nostalgiques de la royauté généralisée.
Autrefois, il fallait se contenter de la presse spécialisée, tel l'irremplaçable Point de vue français qui dispose lui aussi de sa version en ligne, pour prendre des nouvelles de la petite Anne ou du grand Charles. Aujourd'hui, la communication numérique s'impose, et il paraît même, selon le Daily Telegraph cité par Slate.fr, que la reine l'adore.
Ce qui frappe, dans cette entreprise de communication multimédia globale, c'est l'impeccable mesure du niveau de proximité à adopter avec le public. Nous sommes loin des rigueurs glacées du protocole. Loin aussi de toute ambiance de copinage. C'est la famille royale, tout de même.
Voilà ce qui manque à une bonne partie des pages animées par les institutions éducatives sur les réseaux sociaux : la juste distance. La question est tout aussi critique sur les pages des vedettes (d'un jour ou de toujours) de la pédagogie. On y navigue entre confidences trop personnelles et annonces de participation à des événements divers.
Certes, il est plus facile de personnaliser l'institution monarchique britanique qu'une université. Mais gardons malgré tout présent à l'esprit que les réseaux sociaux exigent de la proximité, bien plus que de l'exhibition, n'en déplaise aux Cassandre annonçant la fin de la vie privée sur Internet. Cette proximité, la famille royale britanique l'a trouvée (aidée sans aucun doute par des siècles d'apprentissage et quelques conseillers parmi les meilleurs). Beaucoup plus que les dirigeants démocratiquement élus de la plupart de nos pays. Beaucoup plus que la majorité des responsables éducatifs qui vantent les bienfaits de la présence dans les amphis et les classes... Nous vous laisonns trouver les exceptions confirmant la règle, elles existent.
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