Revue Terminal numéro spécial - Biotechnologies et logiciels libres
Une réflexion pluridisciplinaire et transversale sur les enjeux culturels et sociaux de l’informatisation
Publié le 17 mars 2010 Mis à jour le 17 mars 2010
Les résultats de la seconde Enquête sur les formations ouvertes et à distance soutenues par l’AUF - 2009 révèle plusieurs données intéressantes.
Quelques chiffres bruts
406 répondants de 2007-2008 et 220 répondants de 2006-2007 soit 626 participants.
Moyenne d’âge : 35 ans
85 % déclarent que la FOAD leur a été utile au point de vue professionnel
Pourquoi suivre une formation «à distance» ?
Au delà des chiffres, parmi les points intéressants, on note que ce ne sont pas les «avantages» pratiques de la FOAD qui sont les principaux attraits (temps de déplacement réduit, horaire flexible, etc.) mais bien le fait qu’elle permet d’acquérir des qualifications qui ne sont pas disponibles localement ou autrement. Le facteur professionnel est le point clé.
Plus globalement, il ressort clairement que la formation à distance peut-être considérée comme une solution à l’émigration et à la fuite des cerveaux dans la mesure où elle permet aux professionnels africains de poursuivre leur formation professionnelle sans avoir à s’exiler.
Télécharger Enquête sur les formations ouvertes et à distance soutenues par l’AUF - 2009 - document .pdf
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Des politiques incohérentes dans les pays du Nord : bourses à l’exil contre développement international
Des données de cette enquête on peut en déduire que la formation à distance est non seulement une formule fonctionnelle et efficace mais qu'il est possible de la mettre en oeuvre graduellement.
Alors pourquoi ne figure t-elle jamais dans les politiques de collaboration internationale ?
Plusieurs pays, dont la France, le Canada, les États-Unis, la plupart des pays européens et maintenant la Chine continuent d’offrir massivement des bourses à l’exil dans leurs belles institutions mais aucun n’offre de bourses pour la formation à distance dans ces mêmes institutions. Politiques hypocrites ou incohérentes ? Les intérêts économiques penchent pour la première hypothèse, les problèmes sociaux, encore plus coûteux, révèlent la seconde.
Les politiques systématiques des pays développés d’attraction des cerveaux dans leurs universités à coup de bourses et d’aides à la mobilité avivent la pression à l’émigration pour toutes les couches de la société; ces pays savent bien que près de 70 % de ceux qui étudient dans leurs institutions émigrent ensuite dans le pays de leurs études. Ce politiques sont en contradiction avec leurs autres politiques de développement international et de contrôle de l’immigration.
Sans possibilités locales de développement et sans un volume suffisant de compétences locales, l’attrait des pays étrangers augmente d’autant. Le problème de l’immigration massive aux portes des pays développés est complexe, mais les efforts de ces mêmes pays pour attirer «les meilleurs» dépouillent justement les pays les plus pauvres de leurs éléments les plus dynamiques, limitent leur développement et provoquent subséquemment l’émigration massive. On ne peut avoir la crème sans lait écrémé.
L’Agence universitaire de la francophonie est le seul organisme à ce jour à offrir des allocations et des bourses d’études à distance en volume appréciable avec l’objectif de favoriser le développement et l’expertise locales, le tout dans un programme cohérent du support et de développement institutionnel et économique. Il serait temps qu’on commence à lui emboîter le pas.
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