L'école virtuelle tunisienne, créée en 2002, s'est donnée pour vocation l'encadrement et l'accompagnement scolaire pour tous. Des cours de qualité, conformes aux programmes officiels ont été mis en ligne mais ils ont été sous utilisés en raison de la difficulté d'arrimage de ces contenus aux travaux présentiels, durant le temps scolaire déjà bien chargé par ailleurs.
Depuis il a été procédé à la redéfinition de la vocation de cette école, trop généralisante à ses débuts, et la mise en place du tutorat.. L’approche adoptée a consisté à dresser un état des lieux des acquis et des insuffisances et à chercher à dégager des créneaux d’intervention et de mise en oeuvre qui donneraient sa spécificité à l’enseignement à distance comme complément des formations reçues en mode présentiel et ce afin d'éviter la surcharge cognitive. Les objectifs assignés pour l'enseignement du français par exemple avec utilisation de l'EVT :
- Mettre à niveau dans les étapes clés de la consolidation des apprentissages (contrôle et consolidation des pré requis en début d’année scolaire, révision trimestrielle, préparation aux examens nationaux, etc.);
- Profiter d’une aide supplémentaire afin de surmonter des difficultés ponctuelles d’apprentissage ;
- Utiliser les nouvelles technologies en apprentissage et acquérir une culture du travail collaboratif ;
- Jouir d’un meilleur environnement francophone en prolongement de la classe de français ;
- Enrichir, de diversifier et intégrer les apprentissages scolaires ;
- Faire preuve de créativité et acquérir une autonomie progressive.
Des ressources utilisables en présence comme à distance
L’enseignant d’une classe conventionnelle peut intégrer les exercices interactifs dans un cours en mode présentiel, créer une classe virtuelle en faisant communiquer les apprenants de diverses classes dans des rencontres asynchrones, etc. Il peut travailler conjointement avec un tuteur de l’EVT en lui déléguant une partie des apprentissages, en se faisant aider pour la conception et la conduite de projets collaboratifs sur le Web. Le tuteur peut conduire des formations à distance notamment pour des actions de remédiation d’envergure nationale, tels que la préparation d’examens nationaux, la mise en place de concours (orthographe, poésie, etc.). Il y a également des actions ponctuelles telles que l’accompagnement d’un processus de médiatisation de contenus (journal électronique, site de classe, etc.).
Le public cible de ce cours expérimental dont un prototype a été mis en ligne, se compose d’élèves de la 1ère année de l’enseignement secondaire tunisien, ayant étudié le français langue seconde pendant 7 années (à l’école primaire et au collège) et qui sont âgés de 16 ans en moyenne. La formation est d’une durée totale de 45 heures étalées sur une année scolaire avec focalisation sur les moments clés des apprentissages scolaires que sont les consolidations initiale et trimestrielles. Chaque module se déroule sur 8 à 10 heures maximum, le reste du temps étant consacré ‡ des projets collaboratifs qui suivent un planning préétabli, planning qui peut coïncider avec les consolidations trimestrielles ou se faire dans le cadre des apprentissages optionnels qui sont multi disciplinaires, les enseignants de français étant appelés à collaborer avec d’autres disciplines telles que l’histoire&géographie, l’éducation civique et l’éducation artistique.
Un prototype de cours déjà en ligne
Le prototype de cours développé est simple et convivial mais il pêche par l’insuffisance des informations. Il prend en considération le scénario d’encadrement, peut-être trop. Il a été conçu en réaction des anciens cours de l’EVT, étoffés et de grande qualité mais qui sont restés inutilisés car on a présumé, à tort, de l’autonomie des apprenants.
On pourrait dans les débuts cibler un public prioritaire tels que les candidats aux concours nationaux, soient le bac et le DFEEB, les élèves inscrits par leurs enseignants en vue de participer à des projets collaboratifs proposés en ligne ou de suivre certains modules bien identifiés en complément de l’enseignement reçu en classe, les élèves des établissements concernés par le Plan d’Education Prioritaire, etc. Voir à cet effet les forums nationaux. Il faudrait aussi mettre en place une structure de tutorat distribuée sur les directions régionales. Ceci implique un nouveau statut de tuteur et la redéfinition des tâches des tuteurs actuellement en exercice à plein temps à l’EVT.
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