Le rapport annuel «Keeping Pace with K-12 Online Learning» détaille plusieurs données très intéressantes sur la progression de la formation en ligne aux États-Unis aux niveaux primaire et secondaire. D’une approche pratique et compréhensible, le rapport définit clairement les données et les mesures.
Si les chiffres continuent de croître rapidement (40 % d’augmentation pour les écoles virtuelles d’État, avec 450 000 étudiants dans 39 États, plus 200 000 étudiants supplémentaires dans les écoles à distance à plein temps dans 27 États, plus 1,5 million d’étudiants qui prennent un ou plusieurs cours en ligne à partir de leur école), l’essentiel des changements est plutôt de l’ordre structurel.
Au départ les écoles virtuelles d’État étaient surtout des fournisseurs de cours d’appoint en ligne (supplemental online courses); leur rôle évolue de plus en plus vers la fourniture d'une aide aux États et les districts pour développer leur expertise d’enseignement en ligne et fournir un conseil éclairé sur les enjeux autour de l’éducation en ligne.
Le secteur qui croît le plus rapidement est celui des programmes en ligne offerts par les écoles pour leurs propres étudiants. Un grand nombre de districts scolaires développent des programmes mixtes «en ligne - face-à-face». On estime que près de 50 % des districts offrent ou planifient d’offrir en 2010-2011 de tels programmes mixtes. On considère que le réel enseignement mixte implique l'utilisation des cours en ligne et des activités en présence sans que l'on puisse se passer de l'un ou de l'autre.
Des signes précurseurs
D’autres signes intéressants sont également visibles :
- Le Connecticut a adopté une loi obligeant les districts qui ont un taux de décrochage scolaire de 8 % ou plus à offrir un programme de récupération en ligne dès juillet 2010.
- L’Alabama a adopté une mesure qui stipule qu'à partir du 30 juillet 2010, les étudiants peuvent obtenir
leur certification basée sur la maîtrise des connaissances et habiletés
plutôt que selon la présence en classe.
- Les professeurs du Wisconsin doivent avoir complété 30 heures de
développement professionnel de préparation à l’enseignement en ligne.
Ce programme doit être basé sur les standards d’enseignement en ligne
de l’INACOL.
Qu'est-ce que l'on attend ?
Même si la progression du nombre d’étudiants est importante, elle est inégalement répartie et de nombreux obstacles jonchent la route vers l’apprentissage en ligne, autant pour les étudiants qui veulent suivre des cours en ligne que pour les professeurs qui veulent l’utiliser ou démarrer un programme en ligne.
Il existe toujours un besoin pour les législateurs de développer un cadre qui permettrait et encouragerait l’enseignement et l’apprentissage mixte et en ligne pour améliorer, étendre et transformer l’apprentissage. Dans plusieurs États les projets sont plafonnés faute de cadre ou de politique cohérente alors que la demande des étudiants et des parents augmente.
Pourtant on constate de plus en plus clairement que l’apprentissage en ligne est significatif pour les étudiants, allume leurs passions pour l’apprentissage avec l’utilisation des applications du vrai monde, stimule leur créativité, leur innovation et la communication à tous les niveaux, amenant les professeurs et les étudiants au delà des murs de la classe et au delà du temps de classe, ce qui ouvre de nouvelles possibilités à la fois d’enseignement et d’apprentissage. L’apprentissage mixte parait une voie de plus en plus prometteuse.
La formation en ligne devient un agent de changement qui correspond aux changements de la société.
Le rapport fournit également un excellent sommaire du monde du e-learning pour les néophytes, des références de qualité, des tableaux clairs et une description de l’environnements nécessaire aux divers stades de développement des services en ligne.
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Si tant d'États américains s'impliquent, on peut se demander pourquoi le CNED ou la SOFAD et autres organismes nationaux ou régionaux de formation à distance, d’exécutants des politiques décidées ailleurs ne deviendraient pas au contraire les initiateurs, les supporteurs et les animateurs d’un réel renouveau pédagogique dans les écoles. Ces organismes ont l'expertise; il leur reste simplement à décider de la mettre en oeuvre.
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