Le cadre des services virtuels d’une école*
L'école vise l'autonomie et la responsabilisation de ses étudiants ? Elle peut être le lieu des expérimentations et de leurs premières réalisations publiques.
Publié le 08 février 2011 Mis à jour le 08 février 2011
Même s'il ne jouit pas aujourd'hui d'un accueil et d'une réputation uniforme auprès de tous les acteurs de l'éducation, le web 2.0 représente l'avenir de l'école. Neil Selwyn de l'Institute of Education de l'Université de Londres le croit. Dans une communication délivrée en 2009, au cours d'une rencontre d'experts sur le thème "L'Ecole de demain, aujourd'hui" (The School of Future, Today), il met les entraves et réticences à l'usage des technologies dites du web social dans le panier des réactions exagérées et idéologiques à l'encontre des technologies et trace des pistes pour une réelle intégration du web 2.0 dans le système éducatif.
Etat des lieux du web 2.0 en éducation
Malgré l'engouement suscité par le web 2.0, ce bouquet d'applications n'est pas utilisée au mieux de ses potentialités dans les sytèmes éducatifs les plus ouverts, note-t-il. Une étude conduite au Royaume-Uni, citée dans la communication, et qui a touché les écoles où le web social fait l'objet d'un usage intensif, met au jour un certain nombre d'obstacles à l'usage efficace du web 2.0 :
Pour nombre de chercheurs, la quasi-faillite du web 2.0 en éducation est liée à la forme scolaire et au processus traditionnel d'enseignement/apprentissage qui dégrade son potentiel. D'où une approche radicale qui vise à "remplacer l'école par les technologies du web 2.0". Une approche plus modérée suggère plutôt une reconfiguration voire une réinvention de l'école au travers du web social. Ceci suppose une refonte des curricula sur la base de l'apprentissage collaboratif et actif en lieu et place de la "consommation individuelle passive".
« Ainsi, selon cette approche, toute re-conceptualisation de l'école et de la classe doit être délibérément centrée sur l'apprenant – axé sur "la participation des apprenants, la créativité et la formation de l'identité en ligne,en relation avec le soutien, les compétences souhaitées, les pratiques d'enseignement, et les politiques" ».
Le web 2.0 et l'école de demain
Neil Selwyn fait remarquer que, qu'il s'agisse des radicaux ou des modérés, chacun se défend bien avec des arguments valables mais toutes ces approches se fondent sur un déterminisme technologique, la croyance que le web 2.0 comporte des qualités intrinsèques qui vont influencer (en bien ou en mal) les apprenants, les enseignants et les écoles, indépendamment du contexte et de tout facteur externe.
Se démarquant de ces deux approches, il invite plutôt à recentrer le débat sur les meilleurs usages du web 2.0 à même de revitaliser l'enseignement et l'apprentissage au XXIème siècle. A la suite de Scholz (2008), il soutient que le web 2.0 ne peut être le "tout-puissant maître, guérisseur et sauveur des égarés de la société". Mieux, son usage ne doit pas être perçu comme un "fait accompli" non-négociable et non-malléable.
Et de conclure que le débat sur les usages du web 2.0 en éducation doit être recentré sur les utilisateurs et inclusif de sorte à faire intervenir tous les acteurs, pas seulement les apprenants, les enseignants et les parents mais aussi la majorité silencieuse d'utilisateurs finaux. Parce que les enjeux soulevés par le web 2.0 sont si importants qu'ils vont réformer les institutions, les pratiques et les acteurs de l'éducation.
Article original : Web 2.0 and the school of the future, today (Neil Selwyn)
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