Dans sa «Lettre informative, indépendante et gratuite» «Tout bénéfice (TBF n° 8)», Ben F., traite de la formation à distance en ces termes :
(...) Tous les acteurs présents [dans Internet] ont la même visibilité sur ce média, en tous cas pour deux aspects essentiels, leur adresse Web et mail.
Les petites structures ont des cartes propres à jouer. Elles sont typiquement fidélisantes, préconisatrices et originales, dans un espace où les grands acteurs sont substituables l’un à l’autre, en ultra-concurrence et banalisés.
L’enseignement (conventionnel, formation continue, stages divers et cours du soir) a un avenir phénoménal sur le net qui permet autonomie, suivi, personnalisation, nouveaux outils, niveaux...
C’est sans doute la capacité à transmettre qui fera la différence plus que le contenu traditionnel. Le contenu est vraisemblablement promis à gratuité selon la logique du maillon le plus faible - comme la plupart des produits culturels (musique, textes classiques, d’enseignement, d’intérêt général, information).
L’économie du savoir favorisera sans doute, par une même transparence et par un même libre-choix, la compétence et la singularité. La qualité des relations humaines a d’ailleurs à voir avec l’apprentissage. Plus largement, c’est l’idée de transfert de compétence dans quasiment toutes les activités qui est potentiellement en jeu. (...)
À la lumière des données que nous recueillons sporadiquement à l’effet que les cours en ligne sont difficiles à rentabiliser et qu’ils entraînent d’importants coûts de gestion si on veut assurer un service de qualité, force nous est d’admettre qu’effectivement la façon de médiatiser le contenu est plus importante que le contenu lui même quand il est question d’argent.
Une formule comme celle de la Ziff-Davis University (8 $US/mois pour accéder à volonté à plus de 100 cours différents dans les domaines de l’informatique et de la bureautique) nous démontre bien qu’au bout du compte, c’est l’accès qui est payant, plus que le contenu!
Une autre formule rentable, c’est celle des «portails spécialisés» dans un domaine précis ( Super-Secrétaire en est un exemple), où l’on trouve tout ce dont un professionnel d’une discipline peut avoir besoin : information, formation, mais aussi boutique spécialisée, publicité, références à des fournisseurs et petites annonces. Tous ces services représentent des sources de revenus potentiels qui n’ont que peu à voir avec la formation proprement dite mais qui permettront au site et au service de se rentabiliser. C’est alors l’ensemble qui forme le véritable produit et non chacun des produits isolés.
«La forme des institutions de formation à distance risque de changer radicalement.» Cette affirmation devient de plus en plus une évidence.
Denys LamontagneRédacteur en chef
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