Pour accueillir un nouvel élève dans le système éducatif d’un pays en développement, il en coûte autour de 60 $ par année. Dans un pays industrialisé, à titre de comparaison, on parle plutôt de 4 500 $. L’écart est immense mais compte tenu du milieu, on réussit quand même à obtenir de bons résultats.
À ce montant, il faut ajouter 200 $ par tête pour les infrastructures : construire une école, installer un tableau en avant, des tables et des chaises pour chacun, même avec des classes de 45 personnes, ce n’est pas gratuit.
Dans les pays en développement, on doit accueillir à chaque année plus de 10 millions de nouveaux élèves supplémentaires, et ce même en considérant les places libérées par ceux qui quittent à la fin de leurs études.
Calculez : 2 milliards, simplement pour ajouter les nouvelles places physiques, plus les 600 millions de plus pour l’enseignement. À ajouter à chaque année à votre maigre budget déjà ponctionné par mille et une priorités.
Le drame, c’est que même à 60 $ par élève, on n’y arrive pas. On n’y arrive pas présentement et on n’y arrivera pas dans le futur si rien ne change.
Je ne vous dirai pas quel est le montant de l’aide militaire accordé par l’Europe ou l’Amérique. Disons qu’on pourrait détourner les montants nécessaires sans même que les militaires s’en aperçoivent, ou presque. On pourrait appeler ça «Lutte contre le terrorisme : activités préventives».
Bref. Thot vous recommande la lecture de cette excellente conférence présentée à l’Université de Tous les Savoirs en mai 2002 par François Orivel, chercheur au CNRS - IREDU (Institut de Recherche sur l’Économie de l’Éducation) à l’Université de Bourgogne.
Assurément vous comprendrez mieux les enjeux et les limites de l’aide au développement.
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