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Publié le 02 septembre 2009 Mis à jour le 02 septembre 2009

Quand la presse s'implique dans la formation

On ne présente plus le New York Times, fleuron de la presse américaine. Depuis de nombreuses années, ce journal développe une activité liée à l'éducation, avec son Learning Network, qui propose des plans de cours et une sélection de ressources "maison" aux enseignants du secondaire.

Mais depuis septembre 2007, le New York Times a franchi une étape supplémentaire, avec le Knowledge Network : l'hebdomadaire propose désormais des cours en ligne, destinés aux adultes dans le cadre de leur formation continue.

A cette rentrée 2009, c'est ainsi une centaine de cours qui est proposée, dans des disciplines aussi diverses que le droit, les arts, le journalisme (quand même...), les affaires ou l'éducation. Ces cours sont développés par de prestigieuses Universités et Ecoles de formation américaines : Stanford, l'Université de Toronto, l'Université de la ville de New York sont notamment partenaires de ce programme.

Mais le New York Times abat une barrière symbolique cette année : il propose désormais des cours conçus et animés en direct par quelques-unes de ses plus célèbres plumes. Nicholas D. Kristof, lauréat du prix Pulitzer, anime par exemple un cours consacré à la lutte contre l'oppression des femmes dans le monde. Le cours commence le 15 septembre, les inscriptions sont ouvertes .

Recycler les journalistes pour trouver de nouvelles sources de revenus ?

La nouvelle n'est pas passée inaperçue parmi les observateurs de la presse. Certains y voient un moyen plus ou moins légitime de diversifier les activités et les revenus d'un titre qui, comme les autres, souffre de la concurrence des médias numériques et de la vogue du "journalisme amateur". D'autres en revanche  reconnaissent le bien-fondé de l'initiative, basée sur les constats suivants :

  • Le besoin de formation continue n'a jamais été aussi grand et aussi clairement exprimé; la formation initiale ne constitue que la première pierre de la formation tout au long de la vie.
  • La presse écrite, pour conserver un nombre critique de lecteurs et se différencier des agences, doit faire jouer sa singularité et choyer ceux qui lui sont fidèles. S'inscrire au cours d'un journaliste connu, c'est avoir la possibilité de lui parler en direct lors des vidéo-séminaires, connaître son point de vue "off record" sur des sujets brûlants, bref, c'est être un privilégié.
  • Les frontières entre des sphères telles que l'éducation et la presse sont de plus en plus floues.

Les cours proposés par le New York Times bénéificient de nombreux attraits : le prestige du nom et de ceux qui réalisent les cours (que ce soient les journalistes ou les enseignants des universités et écoles partenaires), d'un mode de distribution adapté aux adultes qui n'ont ni le temps ni l'envie de retourner sur les bancs des universités, d'un fabuleux stock de ressources documentaires, fourni par les archives du journal,et de prix attractifs.

Jouer sur le prestige pour attirer les inscriptions et faire baisser les coûts

Le séminaire de N.D. Kristof coûte 185 dollars. Il se compose de trois cours écrits, d'une vidéoconférence en direct et d'une semaine de forum. Le tout, accessible en continu car distribué via internet. Le cours "rédaction d'article, niveau 1", d'une durée de 11 semaines, coûte 495 dollars. Prix à comparer aux coûts de la formation continue en France par exemple, rarement assumé par les aprenants, plus souvent par leurs employeurs ou les pouvoirs publics, et nettement plus élevés. A titre indicatif, l'Institut National de l'Audiovisuel français (INA) prend de 300 à 500 euros par journée de stage de formation en présence sur les différentes thématiques de la réalisation, de la production et du journalisme.

Nul doute que le New York Times compte à la fois sur ses prestigieuses alliances et sur son prestige interne pour attirer un grand nombre d'inscriptions à ces cours, accessibles depuis n'importe quel point du gobe à tous les anglophones. Sans avoir eu connaissance des statistiques de fréquentation et de réussite, il nous est évidemment impossible de dire que cette société a gagné son pari. Mais l'expérience mérite d'être suivie de près.

Et il peut être intéressant de s'en inspirer : Internet, s'il menace la presse écrite, peut assurer le triomphe de la formation continue, et ces deux secteurs d'activité ont probablement un fort potentiel d'alliance en vue. 


The New York Times Knowledge Network


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