Johan Bollen, et son équipe de chercheurs des Laboratoires américains de Los Alamos ont utilisé les traces des connexions Internet sur les sites des institutions et des éditeurs de référence pour dresser une carte assez fascinante.
Des cartes semblables existaient déjà mais elles
s'appuyaient sur les données de citations d'articles et demandaient
par conséquent des années avant de prendre en compte les retombées
des publications.
Cette cartographie plus réactive est issue des traces laissées par les differentes lectures sur les revues en ligne, les agrégateurs, les universités et couvre une période allant de 2006 à 2008. La collecte a totalisé près de 1 milliard de demandes de renseignements en ligne et permet ainsi de
détecter toutes les connections significatives qui émergent entre
les différentes branches des sciences.
Cette carte tient compte non seulement
des scientifiques professionnels, mais aussi des amateurs éclairés
et c'est une façon intéressante de constater que les savoir
disciplinaires se sont considérablement ouverts depuis quelques
années grâce à Internet.
Les codes de couleur choisis sont les suivants :
physique, mauve; chimie, bleu; biologie vert; médecine, rouge;
sciences sociales, jaune; humanités, blanc; mathématique, violet;
et ingénierie, rose. Les lignes d'interconnexion traduisent la
probabilité qu'un lecteur clique d'un site à un autre sur
l'écran de son ordinateur.
Carte en grand format
Si l'on observe plus attentivement les
passerelles, on s'aperçoit que les sciences sociales et humaines
sont au milieu du champ scientifique et qu'elles fonctionnent comme
des « ponts d'interdisciplinarité » entre des domaines de sciences
dures.
Mais cette constellation révèle
surtout par le jeu des couleurs des passerelles insolites et
porteuses d'avenir entre la microbiologie, l'écologie et les
études asiatiques ou les soins infirmiers par exemple. Tout un
univers de relations à contempler et déchiffrer comme une carte du
ciel !
Deux constellations brillent par leur
absence : les sciences de l'information et les mathématiques.
Serait-ce que l'endroit où le cliché est pris ne peut justement y
figurer ?
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