Impacts des installations «un ordinateur par élève»
Ce n’est pas tant la maîtrise technologique que l’amélioration de l'environnement d’apprentissage qui compte
Publié le 31 mars 2010 Mis à jour le 31 mars 2010
Au cours de cette année budgétaire 2010, fondée sur la révolution fiscale, le Burkina Faso vient de décider de reconduire, pour la deuxième année consécutive, des avantage fiscaux et douaniers à plusieurs secteur d'activités dont le secteur éducatif. C'est effectivement le cas pour l'exonération des ordinateurs et autres équipements numériques que les établissements d'enseignement préscolaire, primaire, secondaire et supérieur seront amenés à commander pour les besoins des cours et des sessions de formation. Mais seront exclus du bénéfice de cette mesure les micro-ordinateurs portables.
Cette mesure est prise pour favoriser l'importation de micro-ordinateurs, c'est-à-dire l'ensemble des équipements qui en font des appareils opérationnels utilisés en priorité pour l'apprentissage des élèves et étudiants sur tout le circuit du parcours éducatif. Il n'est pas spécifié si les administratifs et les personnels d'appui des établissements éducatifs bénéficieront de cette mesure. Quelques conditions sont cependant exigées, notamment la nature des matériels concernés, les quantités et les périodes concernées.
Au Burkina, l'utilisation des ordinateurs aux fins de l'enseignement/apprentissage a beaucoup été développé grâce aux nombreuses ONG qui vulgarisent l'utilisation de ces outils dans les points les plus reculés du pays en vue de favoriser l'amélioration de l'apprentissage. Uneétude de l'IRD révèle les forces et les faiblesses de ces outils à travers le pays.
L'État considère en effet que l'introduction contrôlée des TIC dans l'enseignement contribue à l'amélioration de la qualité de l'apprentissage et facilite l'acquisition des connaissances. Par ailleurs, peut-on lire dans le journal Le Faso, la mesure d'importation sans droits de douane et de taxe sur la valeur ajoutée des ordinateurs constitue une avancée pour l'enseignement technique notamment. Il reste cependant que sa mise en œuvre sera émaillée de difficultés émanant à coup sûr des directeurs d'établissements eux-mêmes. Il leur faudra en effet constituer des dossiers et surtout trouver les financements nécessaires.
Car les établissements devront acheter eux-mêmes leurs équipements informatiques. Pendant de l'exonération de droits douaniers, cette décision s'inscrit dans le mouvement de décentralisation des pouvoirs économiques et financiers à l'oeuvre depuis plusieurs années dans le pays, comme dans toute l'Afrique francophone. Le financement de la décentralisation est donc plus que jamais à l'ordre du jour, dans la mesure où l'Etat manifeste clairement sa volonté de ne plus être pris pour une vache à lait, mais montre aussi les limites très étroites de sa capacité à financer les infrastructures éducatives. Il s'agit là d'une véritable révolution à opérer dans les mentalités, qui valorisera les prises d'initiatives locales.
Espérons que, cette fois, il y aura assez d'outils pour que tous les apprenants bénéficent d'un enseignement de qualité leur permettant de rivaliser avec d'autres pays. Cette première phase assurée, il faudra alors s'atteler au problème de la connexion, la fibre optique constituant là l'option la plus intéressante pour le pays des Hommes Intègres, puisque les pays voisins doivent en principe bientôt en bénéficier.
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