La Conférence mondiale sur la recherche agricole pour le développement se déroule cette année à Montpellier (France), du 28 au 31 mars. Cette conférence bisannuelle est une grande
consultation multi-acteurs ayant pour objectif de discuter des stratégies de
programmation de la recherche agricole pour le développement et de les
articuler entre elles, en mobilisant les principales parties prenantes
partenaires du système de Recherche Agricole Internationale.
De nombreuses organisations internationales mobilisées poru la diffusion des savoirs agricoles
Des travaux préparatoires ont précédé cet événement, organisés notamment par le CTA, Centre Technique de Coopération Agricole
et rurale, créé en 1983 dans le cadre de la Convention entre les pays ACP et l'Union européenne, ou l’ANAFE, dont l’objectif
initial
vise à incorporer les approches multidisciplinaires à l’enseignement de la
gestion des terres à travers des modèles agro-forestiers.
On peut également citer les travaux réalisés par le Cgiar, Groupe Consultatif pour la Recherche Agricole
Internationale, le GFAR, une initiative menée par de multiples
parties prenantes qui sert de forum neutre pour le dialogue et les actions sur
les questions stratégique, et son pendant le FARA.
Au cours des travaux conduits sous la houlette de l’IRC, l’institut de Régions
chaudes,
cinq ateliers parallèles ont planché sur l’amélioration des agricultures dans
le cadre de la recherche et de l’enseignement. Les cinq ateliers ont conclu sur
la nécessité de renforcer la pédagogie dans les Écoles de formation, de s’assurer
de la qualité des formations et surtout d’introduire les TIC dans ces
formations.
Ce dernier volet revenait spécifiquement à l’Atelier
5 dont les conclusions et les recommandations ont essentiellement porté sur les TIC et la formation à distance et, encore davantage, sur les utilisations des outils numériques comme le GPS, la radio, le téléphone mobile pour former et informer les agriculteurs des pays du Sud. Le CTA a une longue expérience en ce domaine, a notamment créé des télécentres ruraux et mis en place un wiki, espace de discussion centré sur l'amélioration de ces équipements. Plusieurs exposés ont révélé l’existence de ressources pédagogiques disponibles et mutualisables
comme celles que propose l’ICRAF
en dehors des autres ressources documentaires que propose cette structure dans
son site dédié à l’enseignement à distance. Plusieurs expériences de cette nature existent
en Afrique dans le cadre de la recherche agricole, notamment, au Burkina
Faso, avec le centre de formation dénommé 2iE
et le Ruforum.
Former à la base, bâtir des parcours pédagogiques de qualité
Ayant eu la possibilité de participer à cette conférence et en particulier à cet atelier consacré aux TICs, nous retiendrions quelques points fondamentaux :
- La formation à distance peut jouer un rôle capital dans l'amélioration des compétences des ruraux, et nous disposons déjà de ressources bien adaptées et d'expérimentations significatives.
- Ce public de professionnels (qui inclut les moniteurs agricoles) doit être considéré comme public prioritaire, et être traité avec la même considération que le public des chercheurs qui a un accès plus facile aux ressources internationales.
- La qualité intrinsèque des programmes de formation ne se mesure pas uniquement à la valeur scientifique de leurs contenus; les organismes de recherche du Nord, prompts à se positionner sur le marché de la FAD, doivent s'associer avec des personnes compétentes en matière de pédagogie et d'andragogie.
Nous avançons donc la nécessité d'une approche transversale de la question de la formation des agriculteurs du Sud, qui tirera le meilleur profit des nombreuses expériences de FAD réalisées dans des domaines divers, tant il est vrai que la méthode, l'organisation et la scénarisation des ressources de formation restent des facteurs fondamentaux de succès, quels que soient les domaines disciplinaires considérés.
Crédit photo : martapiqs sur Flickr, licence CC.