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Publié le 16 mars 2000 Mis à jour le 16 mars 2000

La presse camerounaise évalue l’utilisation des NTIC dans le pays. -

Dans sa livraison du mardi 14 mars dernier, le journal gouvernemental camerounais Cameroon Tribune publie un dossier bilingue sur l’utilisation des TIC, et spécifiquement celle de l’Internet, par la population camerounaise. Outre sa page quotidienne sur l’éducation à Internet, le journal observe une nette augmentation du nombre de cybercafés dans les grandes villes comme Douala et Yaoundé, et du nombre de clients qui les fréquentent tous les jours.

Les cybercafés ont fait leur apparition à Yaoundé en 1997; ils recevaient alors 100 clients par jour. Trois ans plus tard, on trouve près de 15 cybercafés dans la seule ville de Yaoundé et autant pour Douala, la capitale économique du Cameroun. Certains ont ouvert des agences dans d’autres métropoles du pays, Yaoundé, principalement. De trop nombreux télécentres et téléboutiques surgissent à côté de véritables cybercafés.

Les téléboutiques et les télécentres, qui sont des cabines téléphoniques privées, ne servent en réalité que pour les RTC (réseau téléphonique commuté) en relation avec un fournisseur agréé, ce qui rend les coûts des connexions encore plus élevés que dans les cybercafés.

Les cybercafés sont eux-mêmes des fournisseurs; ils offrent de plus grands espaces et donc un plus grand nombre de places (plus de trente personnes peuvent y surfer en même temps). Chaque cyber reçoit aujourd’hui en moyenne cinq cent internautes.

Le journal révèle que dans les deux plus grands cybercafés de Yaoundé, Iccnet et Cgnet, on rencontre deux catégories d’internautes.

D’une part,

les filles de toutes les couches sociales : étudiantes, coiffeuses, employées de maison, artistes, etc. qui attendent patiemment que les premières surfeuses aient terminé leur exploitation du réseau dont la connexion horaire coûte entre 20ff et 23ff.

Généralement âgées de 20 à 30 ans, et constituant plus de 70 % de la clientèle d’internautes, les

surfeuses

, terme péjoratif dans ce milieu, se racontent leur dernière rencontre sur le net. Car un mari est vite dégoté : un vieux Suisse, un homme d’affaires belge, un Allemand ou, à défaut, un vantard français.

D’autre part, dans un espace plus confortable et forcément plus cher, soit 30 ff l’heure, on trouve les enseignants, les hommes d’affaires ou les journalistes à la recherche d’informations scientifiques, financières ou générales. Dans cette catégorie, il y a aussi les personnes dont les enfants et autres relations sont à l’étranger et avec lesquels ils peuvent entrer en contact plus longtemps et à un coût plus abordable que par téléphone.

L’ouverture d’un compte, écrit le journal,

revient à 50 ff; il est également possible de créer et d’héberger un site pour une moyenne de 150 ff

Ces taux très élevés éliminent de très nombreux Camerounais de ce genre de service : le salaire mensuel moyen au Cameroun est de 500 ff. Ils enrichissent aussi les fournisseurs d’accès; leur chiffre d’affaires atteint les 200 000 ff par an. Il faut également signaler que jusqu’à récemment, seule la Camtel (Cameoon Telecommunications) ouvre le Cameroun sur le monde en gérant le satellite de communication internationale. On annonce cependant son ouverture à d’autres sociétés; l’étude du dossier est avancée.

Par ailleurs, les taux fixés par les cybercafés sont assez proches de ceux que charge l’Aupelf-Uref aux enseignants, aux chercheurs et aux étudiants de haut niveau de toutes les universités du Cameroun. Les six universités de ce pays comptent 1 700 enseignants et ne sont connectés qu’au centre de calcul de l’Université de Yaoundé, laquelle ne dispose que de 6 ordinateurs pour les enseignants et autant pour les étudiants de maîtrise et de doctorat. L’Université de Yaoundé connecte directement une dizaine d’ensegnants à leur domicile au prix de 1 000 ff par année, pour une durée quotidienne maximale de deux heures.

D’autres fournisseurs, moins connus et sans lien avec les véritables cybercafés, permettent à des internautes de se connecter à domicile, mais à des prix fortement élevés. C’est le cas de la Camnet et du Cenadi, deux organismes de l’État, qui pourraient, à peu de frais, être mis au service de l’éducation et de la formation.

Un effort est pourtant annoncé : le ministère de l’Enseignement supérieur sera bientôt connecté, rendant ainsi possible la promesse d’offrir à tous l’éducation et l’enseignement par le développement des NTIC.


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