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Publié le 06 avril 2003 Mis à jour le 06 avril 2003

Tiers Monde et enseignement

Il y a vingt ans, au Ghana, A.K. De Youngster a entrepris d’ouvrir sa maison à quelques jeunes afin de les éduquer car il estimait que le gouvernement ne fournissait pas un enseignement adéquat. En 1982, il comptait 36 élèves : ils sont désormais 3 400, répartis dans quatre écoles où les frais de scolarité sont de 30 livres pour une année, une somme abordable même pour les plus pauvres. Et pour ceux qui ne peuvent payer, une fondation octroie des bourses.

À l’âge de 7 ans, De Youngster a écrit au président Eisenhower pour lui demander de l’aide. Les Américains ne m’ont pas aidé, dit-il en souriant, alors j’ai appris à me débrouiller seul. Actuellement, 45 % des étudiants ghanéens fréquentent une institution privée. Et partout, dans la corne d’Afrique, on observe cette situation.

En Somalie, le professeur Suleyman, vice-chancelier de la Amoud University déclare que les institutions privées construisent des écoles, même s’il s’agit du rôle de l’état parce qu’elles ne veulent plus attendre. Dans les écoles gérées par le gouvernement, le taux d’absentéisme des enseignants est dramatique. Les institutions privées constituent une alternative intéressante aux écoles de l’état où l’enseignement est de piètre qualité.

En Inde, on observe le même phénomène, les parents préférant payer une somme modique pour que leurs enfants aient accès à un enseignement de meilleure qualité. «Au primaire, ils n’enseignent pas l’anglais à l’école publique, ils ne leur montrent que les travaux ménagers: je veux plus pour mon enfant» déclare une mère voilée.

Bien que les frais de scolarité soient faibles, les écoles privées réalisent tout de même des profits: le salaire payé aux enseignants du privé représente environ le quart du montant accordé par l’état. Mais il n’y a pas de postes ouverts par l’état car les syndicats ont fait grimper les salaires au-delà du seuil raisonnable et il est quasiment impossible de remercier un enseignant.

Le "Probe Report", demandé par le gouvernement indien, donne l’image de la situation telle qu’elle est vécue en Inde mais aussi en Afrique. Le problème majeur se situe au niveau de l’imputabilité: les enseignants payés par l’état ne sont pas encadrés et ils sont libres de leurs agissements sans en assumer les conséquences. Dans les institutions privées, les enseignants doivent rendre des comptes, et c’est là l’essentiel de l’explication quant aux différences observées entre les deux réseaux selon les conclusions du rapport Probe.

Il est clair que les choix des pays les plus pauvres quant au modèles éducatifs peut alimenter le débat que nous avons dans les pays industrialisés quant à la place de l’état dans le monde de l’éducation.

Compte-rendu de l’article «A Lesson from the Third World» de James Tooley.



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