Le site Franc-parler a tout simplement
interrogé ceux qui sont déjà convaincus et qui utilisent des
blogs, des plates formes sociales, des agrégateurs avec leurs
classes françaises.
Curieusement, ce ne sont pas les professeurs de
langues qui sont les plus représentés sur ce site s'adressant aux
professeurs de français langue étrangère en France ou à
l'étranger. Le dossier permet cependant de se faire une idée
précise des modalités d'intégration des nouveaux outils dans les
classes de l'Éducation
nationale, au niveau du primaire et du secondaire principalement.
Des outils pour quoi faire ?
Chaque famille d'outil est clairement
définie, assortie de son mode d'emploi et accopagnée d'exemples :
- Ning
- Twitter
- Netvibes
- Blogs
A travers les témoignages, les avantages et les limites de ces outils sont bien
explorés. Les exemples d'utilisation de Twitter sont à cet
égard très stimulants :
- Débats entre élèves,
- Agrégats de recherches,
- Prises de
notes,
- "Interrogations flash", de petits tests de quelques
questions simplissimes pour évaluer l’état de l'attention en
cours.
Les limites d'un outil comme Netvibes sont manifestes pour
certains enseignants : lourd à charger et par conséquent impossible
à utiliser en classe, incompatible avec les ENT, il est un peu
complexe pour des collégiens.
- Premier constat : l'investissement
professionnel dans les outils du Web 2.0 est individuel.
C'est très
manifestement seul que l'on se lance dans des activités un peu
pionnières et il assez peu fait mention de groupes de travail, de
dispositifs d'aide et d'encadrement . C'est le professeur qui choisit
de se lancer dans expérimentations, un peu comme un artiste de
cirque bricolerait un numéro.
- Deuxième constat : il n'y a pas de
constante et la lecture des témoignages montre bien que chaque
professeur est un virtuose du bricolage, qui teste sans cesse,
observe les actions et réactions de ses partenaires les élèves, et
se régale en le faisant. Car ce qui motive profondément tous ces
enseignants, c'est le caractère ludique de ces expériences :
« Soyons fous, et imaginons : et si les élèves avaient la possibilité d’envoyer des tweets pendant le cours, au fur et à mesure qu’une question leur vient, ou pour partager un lien qui illustre ou contredit l’exposé de l’enseignant ? »
- Troisième leçon qui semble être au cœur des problèmes que
posent ces nouveaux outils dont la pérennité n'est pas garantie (existeront-ils
encore gratuitement l'année suivante, les données seront-elles
effacées ?) : il faut éviter de mettre tous ses œufs dans le même
panier. Tout ce qui se fait en ligne doit être sauvegardé en double
sur un ordinateur propriétaire ou bien trouver son équivalent sur
un autre service. Le travail requis n'est donc pas anodin, comme le
laisseraient entendre les discours vendeurs ("votre
plate-forme en trois clics !").
Si l'on veut des solutions plus
autonomes comme des plates-formes libres, il faut hélas beaucoup
plus de compétences en informatique. Ceci implique alors des
collaborations plus compliquées à mettre en place, une sorte
d'ingénierie de formation plus ambitieuse qui sortirait l'enseignant de
cette expérimentation souple et libre.
Les outils du Web 2.0 dans leur multiplicité, leur abondance mais aussi leur côté éphémère semblent épouser les habitudes de certains profils d'enseignants, que l'idée d'avoir à tout reconstruire sans cesse ne rebute pas. Il n'est pas sûr que ce soit le cas de la majorité des enseignants...
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