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Publié le 21 juin 2005 Mis à jour le 06 juin 2022

Société droguée

Le budget mondial consacré aux drogues illégales dépasse celui de l’éducation. Celui consacré aux drogues légales presque autant.

Stigmatiser et punir les utilisateurs de drogues ne mène qu’à une illusion d’avoir fait quelque chose qui ne résout rien. C’est d’ailleurs une approche qu’évitent de plus en plus les gouvernements, dont celui de la France. Sauf que le problème demeure : malgré tous les efforts, la consommation mondiale de drogues croît systématiquement, partout. Certains pays sont même reconnus pour leurs drogues : Colombie-Cocaïne, Maroc-Hashish, Afganistan-Opium, Éthiopie-Khat, France-Vin, et bien d’autres régions.

Pour l'économie, une drogue pour tout

C’est que devant l’effondrement des prix de la plupart des cultures d’exportation, comme le café, et l’importation d’aliments subventionnés, la seule voie de survie des agriculteurs et souvent des économies de ces pays devient la culture et le commerce de drogues.

Mais ce n’est pas tout, les miracles de la biochimie font en sorte qu’il est de plus en plus facile d’induire ou de contrer n’importe quel état mental ou physique : se calmer, se désangoisser, améliorer sa performance, dormir, se tenir éveillé, se détendre, se concentrer, s’amuser, même s’exciter, se faire pousser des muscles, se fertiliser, empêcher la conception ou rajeunir.

Ce qui nous mène directement vers un vieux rêve de l’humain : s’affranchir des limites du corps. Mais s’affranchir des limites physiques par une solution chimique risque de nous mener directement vers un cul-de-sac, tout aussi physique.

Cette frénésie de la performance, du toujours plus, mieux et à moins cher encourage production et consommation de drogues. Ajoutez-y la promotion de l’alcool, du viagra, du ritalin, des antidépresseurs, des anxiolytiques, des stéroïdes, du botox, etc. et l’attrait de profits de plus en plus intéressants et nous arrivons à déceler les motivations de certaines compagnies pharmaceutiques qui n’ont plus rien à voir avec le bien public.

Ces dernières recherchent le contrôle

  • des sources de financement : fixation des prix, plans d’assurance,assurances-médicament collectives ou étatiques,
  • des sources de production : contrôle des solutions alternatives comme l’interdiction de la vente libre de plantes médicinales et même, sommet du ridicule, des vitamines, toujours sous le prétexte de la protection de la santé publique, qui rime plus avec protection des profits.

Pour un cas de problème avec le mille-pertuis, on en trouve 100 000 d’intoxications diverses aux médicaments.

N’importe quelle salle d’urgence en est remplie : vieux, jeunes, adultes, étudiants, tous sont ciblés comme «marché» par ces compagnies.

Le rapport avec l’éducation ?

Le budget mondial consacré aux drogues illégales dépasse celui de l’éducation. Celui consacré aux drogues légales presque autant. Avec quels résultats ? Toujours plus de drogues. Et ceci sans compter les budgets consacrés à la lutte contre les drogues et aux problèmes connexes associés : criminalité, accidents, pauvreté, maladie, marasme économique, etc.

Les gouvernements ne s’y trompent pas : les drogues décomposent le tissu social. Cependant, la solution appelle un changement de priorités sociales et une solidarité qui dépasse les frontières, à commencer par des règles de commerce équitable et l’arrêt des subventions agricoles.

Devant les quelques cours à distance et sites de références en rapport aux drogues, on constate la pauvreté de nos réponses collectives. Le débat n’est pas très populaire.

Un rôle à jouer

Nous croyons que l’éducation a un rôle majeur à jouer; on ne peut laisser seuls la police et les politiciens faire face au problème; seuls ils ne sont pas assez forts et n’ont pas de réponses efficaces.

De notre côté, l’éducation aux drogues n’a peu de résultats tangibles à afficher, mais l’éducation au bonheur, à la solidarité, aux valeurs sociales, aux compétences a, elle, bien plus d’effets.

Créons et rendons plus de cours accessibles, dans tous les domaines !

Heureusement, on n’attend pas...

Bonnes découvertes

Denys Lamontagne,  Martine Jaudeau

Illustration : DepositPhotos


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