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Publié le 14 février 2011 Mis à jour le 14 février 2011

Enseignement hybride et télétravail : une seule réalité

Les bénéfices des dispositifs hybrides d'enseignement sont bien connus, tant en termes d'efficacité qu'en termes économiques, à la fois pour l'étudiant et pour l'institution éducative. Citons pêle-même l'autonomie accrue de l'apprenant, sa maîtrise du parcours d'apprentissage avec la possibilité, les jours où il étudie à distance, de moduler le temps qu'il consacre aux différents points, l'encouragement au travail collaboratif, la communication améliorée avec l'enseignant. Voilà pour l'efficacité d'apprentissage. Une pression moindre sur les locaux (espaces et consommations), des amphis moins chargés, un suivi plus simple des présences, des frais de reprographie réduits figurent dans la liste des avantages des dispositifs hybrides pour les établissements. L'étudiant, pour sa part, apprécie de moins se déplacer, gagnant là du temps et de l'argent, de mieux concilier ses temps d'étude, de travail et personnel.

Télétravail et dispositifs hybrides d'enseignement : même combat

Le télétravail présente les mêmes avantages que les dispositifs hybrides d'enseignement. Il est même étonnant que le rapprochement ne soit pas fait plus souvent, notamment dans les réflexions sous-tendant les politiques d'aménagement et d'équipement des territoires.

Lors de l'édition 2011 de TedxParis, inspirées des célèbres conférences TED aux Etats-Unis, Nicole Turbé-Suetens a parlé du télétravail. On sait que 8 % des salariés français ont accès à cette organisation du travail, contre 30 % de leurs homologues américains. Les Français placent le travail au deuxième rangs de leurs valeurs fondamentales, mais ne sont pas payés de retour, si l'on peut dire. Globalement, le management tel qu'il s'exerce en France "manque de mobilité mentale", dit Mme Turbé-Suetens. Un salarié qui n'est pas au bureau ne travaille pas, point. On notera là que personne ne se plaint en revanche des salariés qui traversent la moitié de la France en TGV ou en avion pour assister à une réunion, même si la partie effectivement productive de leur journée de travail se réduit alors à une petite poignée d'heures.

Sans même parler de ces cas particuliers (mais fréquents), le temps consacré aux transport entre le domicile et le lieu de travail infecte la journée de très nombreux travailleurs. Et pourquoi se déplacent-ils ? "Pour aller s'asseoir dans un bureau, devant un ordinateur, ce qu'ils auraint pu faire n'importe où ailleurs", dit Nicole Turbé-Suetens. Le prix payé à l'obligation du bureau est lourd : un travailleur qui a 45 mn de trajet entre son domicile et son lieu de travail perd 7h 30 par semaine (à raison de 5 jours travaillés dans la semaine), soit 360 heures par an ou... l'équivalent de 10 semaines de 35 heures. 10 semaines ! 10 semaines en transports, volées au sommeil, à la vie de famile, à la vie pour soi enfin !

Gain qualitatif et quantitatif énorme

Nicole Turbé-Suetens insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas d'imposer le télétravail tous les jours de la semaine à tout le monde. Mais à raison d'un jour ou deux par semaine, les bénéfices sont déjà énormes. C'est ce que montre l'exemple de l'entreprise Alcatel Lucent, dont 25 % des 7 500 salariés en France sont télétravailleurs un jour par semaine. D'après les managers, cette unique journée hebdomadaire a fait faire un bond énorme à la qualité du traval fourni. En termes environnementaux, le bilan est également spectaculaire : 900 000 kilomètres et 95 tonnes de CO2 d'économie, avec une seule petite journée de télétravail hebdomadaire pour moins de 2000 personnes...

Les salariés télétravailleurs sont donc plus productifs, non seulement parce qu'ils sont plus détendus, mais aussi parce que, tout comme les étudiants bénéficiant de dispositifs hybrides de formation, ils ont une maîtrise accrue de leur planning et de leur organisation. Les communes bénéficient elles aussi du télétravail dans la mesure où les télétravailleurs ne désertent pas leur ville pour la journée, consomment sur place et réalisent des activités sur le temps qu'ils consacrent d'ordinaire aux transports.

Espaces de coworking, connexion haut-débit, applications mobiles

A charge pour les communes de planifier la réalisation d'infrastructures rendant le télétravail possible : la connexion à haut débit bien sûr, mais aussi les télécentres et autres espaces de coworking, pour ceux qui ne peuvent pas travailler chez eux ou qui, tout simplement, ne veulent pas s'isoler. Ces espaces se développent dès qu'une municipalité apporte son coup de pouce, à côté des fondations et des travailleurs eux-mêmes.

Chaque jour apporte son lot de solutions technologiques pour faciliter le partage de données en entreprise. Les applications mobiles se développent à vive allure. Le coût de la connexion à haut débit est en France l'un des plus bas du monde. Alors, pourquoi ne pas suivre l'exemple des universités et des entreprises pionnières et adopter résolument les modalités hybrides de travail et d'étude ?

Télétravail d'avenir. Nicole Turbé-Suetens, TEDxParis 2011, janvier 2011

A lire aussi : Télétravail en France : bientôt le boom. New CFO.fr, 14 février 2011.


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