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Publié le 12 décembre 2005 Mis à jour le 12 décembre 2005

L’intégration des technologies et de l’apprentissage en ligne dans les institutions, pour 2006 ?

Lors du colloque « Accès pour tous aux TIC : entre illusion et réalité», un exceptionnel mélange d’acteurs, d’usagers et d’universitaires a été particulièrement fécond.

Nous avons pu constater qu’au delà des multiples technologies présentées et de l’accompagnement nécessaire à leur utilisation effective par des usagers, l’intégration des pratiques dans les organisations est l’endroit où l’on trouve le plus de résistances.

À peu près tous les projets se sont butés ou se butent à cet obstacle : «On veut bien que vous les utilisiez les technologies d’information et de communication (Tic), mais sans que ça dérange....» ce qui n’est jamais le cas. Alors ça dérange et ça résiste.

Mais pourquoi ne rencontre-t-on pas une résistance de cet ordre quand il s’agit d’intégrer le fax ou même les ordinateurs dans les bureaux ? Donner des formations est de la routine, mais des formations en ligne, c’est autre chose... pourquoi ?

Le «C» de Tic

Par rapport aux Tic, la réponse n’est pas dans «technologies» mais bien dans «communication». Internet et les Tic se résument essentiellement à mettre en rapport les ressources et les gens. La communication dissout les barrières, les hiérarchies et toutes les constructions arbitraires ou sans rapport avec la finalité.

Quand un simple employé peut donner son avis ou qu’un subalterne peut communiquer une réponse à la direction, quand un directeur peut s’adresser à tous sans intermédiaires, quand des clients peuvent passer des commentaires aux responsables, quand des équipes entières peuvent collaborer à distance, que l’information circule plus librement, il va de soi que toute l’organisation s’en trouve fluidifiée.

En ce qui concerne la formation en ligne, elle est souvent plus accessible, plus efficace et d’utilisation plus fréquente. Sa fréquentation implique souvent l’utilisation des outils de travail collaboratif, de communication et de partage. Elle outille plus de gens et les compétences clés se répandent dans l’organisation. Là encore l’organisation s’assouplit.

Ainsi toute l’organisation se trouve remise en question par les pratiques de communication induites par les Tic. «Faites-le tout seul» est une philosophie sans rapport avec ces technologies de messages instantanés, de transferts de fichiers, de communications mobiles et ubiquites... d’où l’absolue nécessité de la volonté entière de l’organisation à changer pour se mettre en réseau, avec ce que cela implique de modification des pratiques et des mentalités.

Les cordonniers

Si notre regard se porte le plus souvent en aval, dans les organisations clientes de la formation à distance, les organisations émettrices ne sont pas en reste : combien d’universités traditionnelles se lancent dans la e-formation sans considérer ni la valorisation des professeurs qui s’y impliquent, ni les formats de livraison ou les modes d’évaluation, de production ou d’administration.

Prendriez-vous un programme à distance à 10 000 euros l’inscription ? Participeriez-vous comme professeur à un cours à distance sachant que le temps de supervision demandée variera de deux à trois fois celui d’un cours traditionnel, sans aucune valorisation de la part de la direction ? Feriez-vous 400 km pour simplement passer un test oral qui aurait tout aussi bien pu se faire via une webcam ? Ajoutez-y des cours artisanaux faits par des professeurs solitaires, une administration tatillonne et vous aurez de ces campus virtuels essentiellement utilisés par des étudiants réguliers en complément à leurs cours en classe. Sans remise en jeu des rapports pédagogiques traditionnels, l’utilisation des Tic demeure superficielle.

Bref, après la production de cours en ligne, après le développement de nouvelles pratiques pédagogiques, après l’accompagnement des usagers on en arrive aujourd’hui à l’accompagnement des organisations dans leur intégration des Tic.

L’ampleur de tout remettre en question

Introduire efficacement la formation en ligne dans une organisation, même avec de l’accompagnement sur place, se réussit avec l’appui et la volonté politique de tous les intervenants, à tous les échelons.

Dit ainsi, cela parait une évidence, dans les faits, les exigences et conséquences des Tic paraissent immenses et difficiles à confronter pour la plupart des institutions d’enseignement. Pour une institution éducative, les Tic touchent le coeur de son fonctionnement et le remettre en question est profondément déstabilisant.

L’intégration réelle considère les conséquences des Tic dans leur ensemble pour l’institution. La mise en réseau des ressources et des gens, administrateurs comme employés, fournisseurs, clients et, surtout, professeurs comme étudiants, apporte des avantages qui méritent cet effort.

Seulement au Canada, depuis 1995, il s’est investit près de 100 milliards de dollars dans les Tic, au moins 200 milliards en France, 1000 milliards aux États-Unis, en Europe, en Asie, dans les pays arabes et en Afrique. Un tel investissement spontané, volontaire, s’explique essentiellement par le fait que l’on trouve un avantage considérable à se mettre en réseau.


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