Le projet CVS, Campus virtuel suisse
Quels moyens donner aux étudiants et aux enseignants pour qu’ils puissent transformer l’information en savoir et en savoir-faire avec un maximum d’efficience? Quel sera l’impact des offres d’apprentissage virtuel sur les méthodes d’enseignement et d’apprentissage? Comment favoriser l’interaction et la collaboration dans l’apprentissage virtuel? C’est à ces questions que souhaite répondre le programme Campus virtuel suisse au niveau des universités, des écoles polytechniques fédérales (EPF de Lausanne et Zurich) et des hautes écoles spécialisées (HES).
Le programme prévoit financer le développement de modules d’enseignement de qualité, disponibles sur Internet et destinés par priorité aux filières suivies par un grand nombre d’étudiants. Ces modules doivent nécessairement s’insérer dans les plans d’études des université et des écoles participant au projet. La collaboration entre les écoles, l’orientation internationale des projets, la pluridisciplinarité ainsi que la collaboration multilingue constituent les objectifs fondamentaux du programme.
Une volonté politique, un projet d’envergure et un financement suffisant
Du point de vue institutionnel, il faut savoir que le programme a été mis en oeuvre l’année dernière suite à l’approbation des Chambres fédérales sur la base du message du 25 novembre 1998 relatif à l’encouragement de la formation, de la recherche et de la technologie pendant les années 2000 à 2003 et ce, conformément à la loi fédérale sur l’aide aux universités.
La Confédération consacre 30 millions de francs suisses à la réalisation du programme dans les universités cantonales. Les universités apportent de plus un financement propre équivalant à la moitié du budget de chaque projet financé. Quant aux EPF et aux HES, elles participent au développement du Campus virtuel suisse avec leurs moyens propres. Dans ces conditions et même si la participation fédérale est inférieure à ce qui avait été annoncé, le budget global du programme est considérable.
Enfin, des études " horizontales " serviront à faciliter la mise en oeuvre du CVS dans les meilleures conditions. Ayant en vue l’ensemble du programme, ces études porteront sur des aspects particuliers du Campus virtuel suisse : juridiques (droits d’auteur, protection des données, etc.), didactiques, ergonomiques, économiques (relations coût/bénéfice, commercialisation de produits, etc.) ou techniques (site EDUTECH, etc.) ou encore des questions se rapportant au système d’unités capitalisables et à la reconnaissance.
Les premiers projets se mettent en place en octobre 2000 Le second appel d’offre est lancé
À la suite de l’appel aux propositions d’octobre 1999, une première série de 27 projets a été sélectionnée en été 2000. Parmi eux, 19 projets sont développés sous la direction d’une université, 1 sous la direction d’une EPF et 7 sous la direction d’une HES. Pour le deuxième appel de propositions, une enveloppe financière de 10 millions de francs suisses est à la disposition des universités cantonales. Pour les HES et les EPF, une dotation financière est prévue par leurs autorités de tutelle respectives.
Si vous consultez la liste des projets retenus, vous verrez qu’ils couvrent l’ensemble des disciplines universitaires : médecine, botanique, psychologie, sciences de l’éducation, chimie, physique, philologie, droit, marketing, etc. Une description détaillée des projets est également disponible.
D’un point de vue technologique, 80 % des projets utilisent des environnements Web standard (accès Internet par modem, fureteurs Web, JavaScript et Java) ainsi que des outils classiques tels que forums, ’chats’, tableaux blancs partagés, exerciseurs et questionnaires à choix multiples. La plupart des projets utilisent d’ailleurs des plates-formes commerciales : Web CT (3), TopClass (3), LearninfSpace (5), ARIADNE (4) tandis que trois projets seulement se proposent de développer un environnement propre. Enfin, 20 projets prévoient de mettre une partie de leur site à disposition sur CD-ROM.
2003 Et après?
Ce programme constitue certes un défi important puisqu’il va falloir, entre autres, faire collaborer des pédagogues, des informaticiens et des spécialistes des disciplines, mais aussi des universitaires de cultures scientifique, institutionnelle et linguistique différentes.
Pourtant, créer des cours communs, favoriser la mobilité virtuelle des étudiants, harmoniser les exigences de certification, etc. ne constitue encore qu’une première étape vers une plus grande intégration des universités et des hautes écoles dans un véritable campus virtuel suisse. On imagine mal en effet qu’un tel projet ne bouleverse pas les cloisonnements institutionnels, régionaux et disciplinaires que nous connaissons bien.
Ne dit-on pas : « Plutôt que de prédire l’avenir, il nous faut le construire »?
Voir plus d'articles de cet auteur