Avec l’émergence des technologies de l’information, les échanges culturels peuvent prendre de nouvelles tournures. Autrefois, la correspondance représentait la méthode idéale pour mettre en contact des écoliers de différents pays. Le dialogue interculturel, adapté à la réalité contemporaine, passe désormais pas Internet.
Le programme BRIDGE (Building Respect through Internet Dialogue and Global Education) met de l’avant ce concept, en axant ses efforts sur le dialogue entre étudiants américains et écoliers en provenance de huit pays du monde arabe, soit l’Égypte, la Jordanie, le Koweit, le Maroc, le Pakistan, l’Arabie Saoudite, la Syrie et la Tunisie. Financé par le Bureau des affaires éducatives et culturelles du Secrétariat d’État et d’autres organismes privés, le programme parraine un projet géré par iEARN (International Education and Resource Network) et qui s’intitule «Friendship through Education». Un tel projet permet donc tant aux étudiants américains qu’aux étudiants du Moyen-Orient de se doter d’un langage commun, celui de la compréhension de l’autre, par le biais d’échange d’idées.
Composée de 3500 étudiants et professeurs provenant de 48 écoles de niveau secondaire, la cybercommunauté née de ce projet est vouée à l’abolition des barrières culturelles grâce à des projets éducatifs en collaboration virtuelle et des discussions en ligne. Afin d’échanger, les écoliers ne sont pas jumelés en individuel. Tous peuvent échanger en commun en utilisant le cyberbavardage, et ce, en neuf langues différentes. Ainsi, plusieurs écoles de divers pays peuvent travailler sur un même sujet. La langue de communication dominante reste toutefois l’anglais. Bien que la sensibilisation à la culture islamique ait été cher au gouvernement américain ces derniers temps, l’organisme iEARN tient à souligner son indépendance en disant que ses objectifs ne sont pas ceux de l’Administration.
Un des objectifs du programme est de favoriser l’ouverture des esprits et de canaliser positivement le sens naturel de la curiosité des jeunes pour créer une communauté bien informée de ses membres qui se sont mutuellement instruits en marge de la politique des nations. Les étudiants peuvent aussi bien discuter de la renommée internationale de Sharm El-Sheikh, du carnage à la bombe de Bali ou du profil ethnique des États-Unis. Et le dialogue parfois peut aussi bien s’instaurer entre étudiants d’un même pays qui autrement n’auraient pas moyen de le faire. La mondialisation n’est pas qu’une affaire de gros sous!