Les universités à l’heure des choix moraux

Alors que les collèges et les universités du pays prennent des mesures pour contrer la course effrénée au téléchargement non autorisé de fichiers, les étudiants font fi des nouvelles règles qui dissuadent cette activité et deviennent de plus en plus adeptes du contournement des barrières technologiques.

Un étudiant témoigne : «Si on ne sait pas comment s’y prendre, quelqu’un d’autre nous le dira. Ils ne peuvent pas faire grand-chose pour empêcher ça». Si les administrateurs des universités souhaitent apaiser les compagnies de l’industrie du divertissement, une raison bien terre-à-terre les animent également... Une portion importante de la plupart des bandes passantes des universités est mobilisée par l’appétit insatiable des étudiants pour les divertissements en ligne.

Les établissements ont condamné des portails de commerce de fichiers tels que Kazaa. Mais la nouvelle version du logiciel utilisée par Kazaa comprend une fonction «saut de port» qui se met automatiquement à la recherche d’un port libre pour ses activités de téléchargement. «C’est toute une bataille que nous menons là», confie un administrateur de réseau. «Le simple fait d’essayer de se maintenir à flot est un cauchemar administratif», ajoute-t-il.

Pendant ce temps, les établissements sont déchirés; leur quête de comportements plus éthiques de la part de leurs étudiants n’allant pas de soi. «Les universités sont confrontées à de gros problèmes dû au fait qu’elles n’ont pas encore publiquement décidé en quoi consiste leur première responsabilité à ce chapitre : opter pour l’éducation ou pour l’application des lois», souligne Virginia Rezmierski, une enseignante de l’École de journalisme de l’Université du Michigan qui a récemment enquêté sur les programmes de surveillance des universités. Verdict? «En ce moment, les universités font bien plus de surveillance que d’éducation.»

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