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Publié le 13 octobre 2003 Mis à jour le 30 mars 2022

Analyse des besoins en formation : principes et méthode

Faire correspondre les besoins avec la méthode et le contenu

Les besoins du public ?

À analyser les statistiques de recherche de cours dans Cursus, on constate que si certains sujets sont plus populaires que d’autres, comme l’informatique ou les langues, par ailleurs l’étendue des champs d’intérets humains est quasi infinie. Au nombre d’humains sur terre, n’importe quel sujet avec un minimum de réalité finira par obtenir une audience suffisante...

Si n’importe quel sujet peut trouver l’attention d’une personne, d’un autre coté on peut apparemment intéresser n’importe quelle personne à n’importe quel sujet, en autant que l’on fasse le ménage dans ses préjugés et qu’on y mette l’art nécessaire.

Puisqu’on peut s’intéresser à n’importe quoi, ce qui déterminera le besoin se définira donc essentiellement en termes de priorités pour l’individu.

Mes priorités ou celles du programme ?

Ce sont des individus qui apprennent. Leur intérêt dans le processus est essentiel. Mais du point de vue didactique (de l’enseignement), le fonctionnement du cours a aussi ses conditions d’opération minimales, ses besoins.

Tenir compte des besoins du programme de formation ou du formateur est l’autre facteur de l’équation d’enseignement. L’enseignement est une communication entre deux pôles, émetteur et récepteur, et ceux-ci ont des besoins à considérer et à faire correspondre pour que l’échange ait lieu.

Quand les écoles ne s’occupent que des besoins des étudiants elles errent tout autant que si elles ne s’occupent que des besoins du professeur, du programme ou de l’administration.

Faire correspondre le premier besoin

À distance, le premier besoin d’un programme ou d’un formateur à distance est un étudiant qui sait apprendre par lui-même. Notre étudiant en est-il vraiment un ou est-il un apprenti étudiant, un de ceux qui ne savent pas étudier par eux-mêmes ?

Plus de la moitié des e-étudiants n’arrivent jamais même au début de leur cours; ils sont largués avant même de commencer...

Pour l’étudiant, ce fait peut ne pas lui apparaître évident : «Apprendre à apprendre» peut ne pas l’intéresser, ne pas lui apparaître comme un besoin ni une priorité.

Le premier besoin à faire correspondre est donc celui-là. Le moyen ? Un test d’auto-apprentissage ou des normes de progression dans les premiers moments (heures, jours ou semaines) d’un cours. S’en suit, si besoin est, une formation de base en auto-apprentissage.

Le second besoin : suivre, être intéressé et intéressant

Autant pour le formateur que pour l’étudiant, l’intérêt est primordial. Rien ne se passe en dessous de l’état émotionel d’intérêt. Si un étudiant sait déjà ce dont il est question, il va s’ennuyer; s’il ne comprend plus, il va se désintéresser. Un cours trop avancé ou pas assez engendre des frictions. Heureusement à distance, l’étudiant a le choix et les concepteurs aussi...

Voici un approche proposée par M. Jean-Francois Auvergne de la Délégation aux nouvelles technologies éducatives de l’Université de Nice-Sophia Antipolis pour faire correspondre programme de formation et besoins de l’étudiant.

En partant du principe que l’étudiant est intéressé, qu’il a choisi de suivre un cours ou un programme,

  1. proposer des compétences à atteindre qui sont celles développées et tracées dans les unités granularisées les plus petites,
  2. proposer des tests (automatisés ou non) pour mesurer le niveau du candidat pour ces compétences,
  3. dès lors, affecter certains granules avec, en outre, des prescriptions individualisées destinées aux tuteurs du candidat et au candidat.

Les avantages de cette approche sont :

  • d’éviter que l’étudiant saute des étapes essentielles dont il ignore l’importance;
  • s’assurer de sa progression et pouvoir la superviser;
  • s’assurer de correspondre à ses besoins réels à l’intérieur du programme de formation :
    • s’il réussit partout, il n’a pas besoin de cette formation et il passe à l’étape suivante,
    • s’il ne réussit pas les préalables, l’étudiant ne peut pas prendre ce cours et est renvoyé aux étapes précédentes.

Bref, tout le monde y gagne.

Par compétence...

L’approche par compétences peut en irriter certains. En fait, il n’y a pas d’autre moyen de déterminer si une connaissance est valable et si elle est comprise qu’en l’appliquant ou en l’utilisant. C’est pourquoi la compétence est un critère fondamental pour mesurer si un apprentissage a réellement eu lieu.

Une partie de l’irritation en éducation provient de la confusion entre les concepts de formation et de culture. À moins de former des historiens ou des écrivains, l’histoire ou la littérature enseignées ne se mesureront pas en termes de compétence (raconter l’histoire de... Effectuer une recherche sur) mais bien en termes d’interprétation (pourquoi Clovis voulait t’il le vase de Soissons?) ou encore d’appréciation... qui change selon les générations et qui n’a pas le caractère objectif de «compétence». À ce moment on ne parlera pas non plus de formation mais bien de transmission culturelle. Il ne s’agit pas de «savoir» vérifiable et applicable mais bien de «conventions» jouissant d’une acceptation plus ou moins large.

Le besoin culturel sera ainsi mieux servi par une approche «scénario-roman», «reportage» ou «documentaire» qui saura rallier toute l’attention voulue.


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