Les cyber-écoles : comment les états redéfinissent les nouvelles formes d’éducation publique.
La cyber-éducation primaire et secondaire commence à compter...
Publié le 03 avril 2004 Mis à jour le 03 avril 2004
Il y a très longtemps, la formation à distance a pris pied en Afrique. L’éclosion de cette nouvelle méthodologie s’est observée davantage en zone anglophone que chez les francophones. On ne discutera pas ici des raisons. Toujours est-il que, jusqu’à présent, la problématique la plus sérieuse demeure, qui consiste à imprimer à l’Afrique la grâce sanctifiante qui érige l’EAD en une structure organique qui soit reconnue officiellement et qui serve à l’éducation et à l’instruction des populations désireuses de connaissances nouvelles.
Des structures institutionnelles et officielles ont fait l’objet d’études statistiques, quantitatives et qualitatives. Mais un flou certain continue de régner sur le mode de fonctionnement. L’on a certes compris, en Afrique, qu’une structure d’EAD est une organisation systémique qui peut faire économiser de l’argent pour l’éducation, mais on se préoccupe bien peu des contenus pédagogiques qui sont servis aux apprenants.
À l’époque de l’imprimé, encore impérativement utile, l’Afrique avait pris l’habitude d’imiter les cours du Nord. Des méthodes et des méthodologies apprises au Nord et calquées au Sud.
Cette pâle imitation n’a gêné personne, les résultats scolaires s’étant avérés satisfaisants. Les techniques audio-visuelles sont arrivées, et aucune ingéniosité de la part des Suds, ou, pire encore, de l’Afrique pour tenter de rénover la méthodologie qui accompagne les enseignements.
À l’heure des Tice, la tâche s’avère encore plus délicate pour amener les responsables pédagogiques africains, travaillant de concert avec les technologues de l’éducation, pour proposer une méthodologie proprement africaine, qui tienne compte de la situation d’éventuels apprenants : ceux qui ne vont pas à l’école par plaisir, ceux qui y vont en fonction des saisons, ceux qui y vont quand ils ont de l’argent, ceux qui préfèrent aller faire paître les bœufs, les moutons et autres animaux, ceux qui préfèrent la chasse et la pêche.
Il est bien rare d‘énumérer les pays africains qui, ensemble ou individuellement, ont transformé à leur convenance, les systèmes d’exploitation d’EAD. Nous consommons. Sans rien produire de notre cru. Nous imitons. Sans transformation possible des matériels acquis à grands frais. Une telle léthargie est suicidaire. Aujourd’hui, après plus de 40 ans d’indépendance, l’Afrique n’a plus besoin d’aides, de formateurs, d’assistants. Cette époque est révolue puisque nous avons tout reçu.
Il est temps de prouver au monde, village planétaire, que nous avons à dire dans la formation de nos enfants. Nous disposons de tous les atouts technologiques, techniques et intellectuels, mais nous privilégions ce qui vient de l’extérieur. Sans doute, ne nous donne-t-on pas l’occasion de nous affirmer, ne nous donne-t-on pas la possibilité de nous épanouir, ne nous donne-t-on pas, chez nous, les instruments de réussite.
Là aussi, peut-être, il manque de méthode. L’expertise endogène doit maintenant forger sa propre méthodologie dans tous types d’enseignement . C’est sans doute là une solution. Une solution pour sortir nos apprenants de l’ignorance. Question de méthode (s).
Pour aller plus loin (MJ) :
Répertoire Thot des Institutions de formation à distance d’Afrique
Unesco : le colloque sur la formation à distance en actesDu bon usage des réseaux pour l’éducation en Afrique.
Accédez à des services exclusifs gratuitement
Inscrivez-vous et recevez nos infolettres en pédagogie et technologies éducatives
Vous pourrez aussi indexer vos ressources préférées et retrouver votre historique de consultation
M’abonner à l'infolettre