L’on sait déjà que l’Afrique ne consomme pas suffisamment
les produits et les contenus de l’Internet. De nombreusesréflexions scientifiques ont
posé les bases des conditions pour une implantation équilibrée et
souveraine de l’informatique en Afrique en même temps que des portails visent à établir un Internet équitable
et éviter par exemple que le continent
devienne la poubelle informatique du Nord.
Des colloques et des séminaires ont été organisés pour
solliciter l’adhésion de ce continent au
monde du numérique qui passe comme le moteur essentiel de tout développement.
Plusieurs rencontres mondiales ont sommé
les Chefs d’Etat africains de contribuer au développement, non
seulement de l’Internet, mais aussi et surtout de l’informatique qui constitue
le tremplin de l’usage de tous les progrès des TIC.
Les passerelles du Développement de Bamako 2000 et 2002 puis
les rencontres genevoise
et tunisiennes des SMSI sont là pour témoigner de la solidarité
mondiale à drainer le continent noir vers le futur plus heureux
et plus homogène.
Des progrès
L’informatique a pris de la valeur en Afrique. Un dictionnaire informatique écrit en wolof est en circulation. Au
Cameroun ; au Sénégal, au Burkina
et dans de nombreux pays africains, les contenus pédagogiques ont été revus en fonction des
programmes incluant, dès l’école primaire, l’initiation à l’informatique. La multiplication des centres multimédias; les records des mariages réels contractés virtuellement en Afrique au moyen de l'Internet est une preuve que l'informatique produit des effets bénéfiques.
On a
assisté aussi, à la première moitié de la décennie 2000, à la conception et à la
mise en œuvre des Plans nationaux pour le développement de l’informatique et des nouvelles technologies. L'Education dans l'ensemble et le commerce en sont les premiers bénéficiaires. Partout dans les villes; des centres de formation à l'informatique cotoient les tailleurs et les bouchers alors les UIT en informatique essaiment les universités du fait des possibilités de carrière de cette branche.
Aujourd’hui, le gouvernement du Cameroun a ouvert, à l’Ecole
normale supérieure, tout un Département de l’informatique et un autre pour les
TIC en vue de former les futurs enseignants à l’usage de ces outils.
Retenir les compétences
L’expertise africaine existe donc et on sait combien ils se
sont distingués dans le monde. Mais la fuite des cerveaux est réelle malgré de
subtils dispositifs érigés au Nord pour filtrer les entrées. Les conditions de
travail au Sud sont exécrables et la jeunesse recherche la perfection
financière. L’effort ne paie pas autant au Sud et la multiplication des dons en matériels
informatique ne résoudra pas le problème.
L’Afrique a besoin d’une politique claire pour que tous les
secteurs de la vie quotidienne tirent profit des bienfaits de l’informatique. L’agriculteur perdu aux fins fonds de la
brousse sait il utiliser un GPS, un éleveur de moutons ou de bœufs sera-t-il
en mesure de prévoir où le pâturage sera disponible pour son troupeau dans
trois mois, les tableaux blancs numériques en vogue dans le monde ont-ils du sens
chez ces écoliers sans livre et agglutinés dans une salle de classe en murs de paille, la télémédecine qui s’infiltre sert-elle vraiment toute la population ?
Les télécentres communautaires pourraient sans doute devenir
un point central pour le développement utile et efficace de l’Afrique des
villages qui ont, eux-aussi, droit au bonheur de l’informatique et de ses
corollaires