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Publié le 12 juin 2003 Mis à jour le 12 juin 2003

Enseignement secondaire en Afrique: entre doutes et désespoirs !

L’éducation, diront les spécialistes, est affaire de tous les jours. Cette notion est si riche qu’elle renferme la culture, l’instruction, le comportement social et l’érudition. L’Afrique, depuis des décennies passe pour le continent le plus analphabète, qui cherche éternellement à sortir des affres de la mort intellectuelle où la guette une nouvelle colonisation pire que la première.

À Kampala, capitale de l’Ouganda, une millième conférence réunit depuis lundi dernier des délégations africaines, européennes, américaines autour de l’agonisante Afrique qui a mal à son éducation. Celle-ci semble si secondaire qu’on ne la prend au sérieux que si elle génère quelques fonds pour ici et pour là-bas. L’intention, cette fois, à Kampala semble bien claire. Selon le journal sénégalais Le Soleil , le moment est sans doute venu de changer les orientations et de mettre en place un enseignement secondaire efficace, qui relève les défis de l’accès, de la gestion et de la qualité.

L’enseignement secondaire est l’espace éducatif qui sert de creuset à l’éducation tout court. Elle accueille les apprenant du primaire en fin de cycle et prépare certains à l’enseignement supérieur. La majorité des Africains terminent leur cursus secondaire au secondaire. Cette période brasse tellement d’enfants qu’on peut en faire une puissance tellement forte qu’elle peut sauver ou faire sombrer un pays.

Un pays entier qui est fait d’incultes ne peut valablement se développer, se soigner, concevoir, juger, délibérer de ce qui est bon ou non pour son bonheur. Aujourd’hui, en effet, la Banque mondiale, une institution qui, pendant longtemps, a été accusée d’avoir tourné le dos à l’enseignement secondaire, marque un intérêt certain dans cet ordre d’enseignement. C’est pourquoi la banque Mondiale vient organiser la première conférence régionale sur l’enseignement secondaire en Afrique. Pour Le Soleil , qui cite Mme Meesook, directrice sectorielle du Département humain à la Banque mondiale, cet intérêt soudain de la Banque Mondiale s’explique par "le fait qu’il n’est pas possible de faire quelque chose en éducation, s’il n’y a pas une éducation primaire efficace. Et, après beaucoup d’efforts sur l’éducation primaire, l’on peut se rendre compte qu’elle ne peut pas avancer s’il n’y a pas une éducation secondaire. Or elle coûte cher. Et il y a des enfants à éduquer au secondaire."

Ces chiffres sont familiers. En effet, "le Financement de l’éducation secondaire dans nos pays, les stratégies pour une croissance durable", les statistiques sont assez inquiétantes. Moins de 70 des 88 millions d’enfants en âge de fréquenter le secondaire vont à l’école au Sud du Sahara. Moins de 21 % des élèves âgés entre 20 et 29 ans ont atteint la classe de 4e; moins de 10 % des travailleurs ont complété un enseignement secondaire.

Seuls 9 pays ont un taux de scolarisation supérieur à 40 % dans le secondaire, alors que 22 pays ont un taux inférieur à 20 %. Le taux de scolarisation dans le secondaire n’a pratiquement pas évolué dans ces pays, ces dix dernières années.

Il se trouve donc des priorités à se fixer en Afrique, par exemple, trouver la capacité institutionnelle de fonctionner avec efficacité aux niveaux central et régional, de mobiliser et d’allouer correctement les ressources que demande la réalisation des objectifs d’amélioration de qualité et d’efficacité est essentielle à la bonne mise en oeuvre de l’enseignement secondaire.

M. Lewin explique que la participation dans l’éducation secondaire est très déséquilibrée. En effet, 20 % des élèves provenant de familles riches ont six fois plus de chance d’atteindre la classe de 4e, contre 40 % d’élèves venant de familles pauvres. Les élèves des villes ont trois fois plus de chance d’atteindre la classe de 4e.

Démocratiser l’éducation dans le secondaire s’impose mais coûte cher ; il faut donc voir, au-delà des actions des gouvernements, si la participation des communautés peut contribuer à asseoir efficacement un enseignement secondaire de qualité. Cette conception de l’école est rare et ignoré en Afrique francophone.

D’autres voies, moins coûteuses, se présentent, que la Conférence pourrait observer et analyser, outre l’enseignement et l’éducation non formelle, l’apprentissage libre, l’enseignement ouvert et la formation à distance peuvent subvenir à ces besoins.

Pour peu qu’on ait un peu de bonne volonté.


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