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Publié le 16 juin 2009 Mis à jour le 16 juin 2009

Les étudiants créent des sites web pour présenter leurs travaux

Nous voici à la mi-juin. Si vous êtes formateur d'adultes, enseignant en université ou en école supérieure, ou même enseignant dans le secondaire, vous voyez actuellement la marée des mémoires, rapports et autres dossiers produits par vos étudiants qui envahit votre bureau. A moins que vous n'ayez opté pour le tout numérique... Voici ce que nous avons mis en place cette année avec un groupe d' étudiants suivant un enseignement de Master dans le cadre de la formation professionnelle.

Le document papier reste le support standard des travaux d'étudiants

Le papier n'a pas dit son dernier mot dans le monde de l'éducation. Et l'on peut se demander pourquoi. En effet, la grande majorité des dossiers remis par les étudiants sont désormais préparés avec les outils informatiques. Pourquoi alors les imprimer ?

Certes, la transmission de documents sous forme de fichiers fait son chemin. Mais nombre d'enseignants et d'institutions préfèrent malgré tout conserver une copie papier des travaux. D'où l'envahissement des pièces d'archives, par des dossiers qui seront ensuite rarement consultés...

Lorsqu'une bibliothèque des travaux existe dans l'institution de formation, on en voit tout de suite les limites : s'il n'existe qu'un seul exemplaire de chaque dossier, ce dernier n'est donc consultable que par une personne à la fois. Lorsque vous avez des étudiants qui suivent une formation en discontinue et ne fréquentent donc le centre de formation que quelques jours par mois, on constate immédiatement que le système est totalement inadapté aux prêts de longue durée. Si les dossiers sont mis à disposition en plusieurs exemplaires, il faut doubler ou tripler la surface d'archivage, tout simplement.

Les limites du fichier texte

Donc, les fichiers. Un espace virtuel de dépôt et de consultation des travaux remis sous forme numérique constitue déjà une réponse pertinente aux problèmes évoqués plus haut : utilisateurs multiples, suppression des problèmes d'archivage. 

Mais cette solution a déjà atteint ses limites. Cette fois, non pour des questions d'ordre pratique, mais à cause des exigences pédagogiques. Il n'est pas rare en effet, et c'est de plus en plus vrai à mesure que l'on progresse dans le niveau d'études ou de formation, que les enseignants demandent à leurs étudiants des travaux complexes, et surtout organisés de façon à faire apparaître une démarche de recherche, un parcours de lecture, le développement d'une expérience, etc. Le fichier texte n'apparaît plus du tout adapté.

Invités à chercher eux-mêmes des solutions techniques adaptées aux exigences de leurs formateurs, nos étudiants ont choisi de créer des sites web pour présenter leurs travaux. Précisons immédiatement qu'il ne s'agit pas d'étudiants en informatique, mais en économie sociale. Les outils de conception et de gestion de site ont fait de tels progrès que personne, absolument personne dans le groupe, n'a été confronté aux limites de ses compétences technologiques.

De la collection de fichiers au site web

L'outil choisi par le premier groupe a avoir franchi le pas fut Google Sites. Un deuxième groupe a suivi, puis tous les autres, à mesure que les démonstrations de fabrication des pages se multipliaient lors des séances en présence. Google Sites, que nous vous avions présenté ici, constitue en effet une avancée remarquable dans l'édition web. L'aplication dispose de toutes les qualités d'un wiki (édition partagée), associées aux qualités esthétiques et aux facilités d'intégration de divers objets et applications des éditeurs de sites Internet. le tout, avec un nombre limité de commandes, qui limite les risques d'erreurs. On trouvera sur ce site un panorama assez exhaustif des caractéristiques de cette application.

En dehors de ces qualités internes, Google Sites présente le redoutable avantage d'être une des pièces de la suite Google en ligne, ce qui rend l'intégration des différentes applications complètement accessible. Certains groupes ont intégré leur agenda partagé au site; d'autres ont inséré une fonction diaporama, liée à Picasa... Une enseignante américaine dresse dans un billet de son blogue un panorama des usages de Google Sites en éducation.

Des ateliers de mutualisation des compétences ont permis aux étudiants ayant démarré les premiers d'accompagner les autres dans la démarche de conception de leur site. ce ne sont pas tant les aspects proprement techniques qui ont attiré l'attention, que les aspects liés à la structuration des cnontenus, et donc à l'architecture générale du site. 

Le site : un objet qui dépasse les fonctions attribuées au document à évaluer

Les sites doivent être complétés, selon le cahier des charges du produit (il s'agit d'élaborer un avant-projet d'action européenne dans le domaine de l'économie sociale, et d'y associer un dossier documentaire multimédia), pour le mois d'octobre. Mais il semble désormais évident à tous les étudiants et leurs formateurs qu'ils constitueront d'excellents supports de valorisation des deux années d'étude et, plus largement, des compétences acquises en matière de veille documentaire, de structuration de l'information, de travail collaboratif et, sur le champ disciplinaire concerné, d'élaboration de projet européen. Le site sera en effet alimenté sur la totalité du cursus et sera ensuite proposé aux partenaires et employeurs des stagiaires.

Les possibilités offertes par l'édition numérique aujourd'hui permettent aux étudiants de dépasser les cadres stricts de l'évaluation sommative lorsqu'ils s'engagent dans la confection de dossiers et rapports. Ils se sont eux-mêmes emparés d'outils d'édition si simples qu'on se demande pourquoi ils ne devraient pas être proposés à tous. En créant des sites web pour organiser, publier et valoriser leurs travaux, les étudiants inscrivent leurs productions dans une temporalité bien plus longue que celle qui est attachée aux supports d'évaluation classique, dans la mesure où le site peut à tout moment être complété et mis à jour; ils leur attribuent également des fonctions beaucoup plus riches. Ce qui contribue à inscrire dans un continuum le temps de la formation et le temps du travail, dans une dynamique de formation tout au long de la vie.

Un dernier point : ce sont les étudiants eux-mêmes qui ont adopté l'outil. Seul le format numérique avait été imposé par les formateurs. Et il ne s'agit pas d'étudiants "natifs numériques" ayant à peine dépassé la vingtaine d'années, mais d'adultes en formation continue, qui ont passé toute leur enfance avec un stylo à la main. Preuve que les usages sont conditionnés non par l'âge, mais par le sens qu'on leur attribue.

Vous aussi, essayez Google Sites

Le cadre de cette activité : Master "Manager de projet européen d'économie sociale", Arobase Formations, Grenoble (France).


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