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Publié le 01 octobre 2003 Mis à jour le 01 octobre 2003

Droits d’auteur en Afrique : un dur apprentissage

Lors de très nombreux séminaires d’apprentissage, de formation de formateurs ou des réflexions sur les problèmes que pose la formation à distance, mode classique ou modèle par le biais de l’Internet, des modules portant sur les droits d’auteur sont les plus contestés par les stagiaires africains. Qui y résistent de façon naturelle, au point de crier au scandale quand on leur dit qu’un texte, une photo, insérés dans un livre doivent être payés ou recevoir l’accord préalable de leur auteur.

En fait, c’est que l’éducation à la reconnaissance des droits d’auteur fait à peine irruption dans nos pays à travers les artistes, peintres, chanteurs, auteurs d’ouvrages scolaires ou de romans. Mais, personne ne s’est jamais vraiment inquiété que dans les manuels scolaires, on lit des textes de divers auteurs sans que cela pose quelque problème que ce soit.

Pourquoi voulez-vous faire payer des choses si elles servent à l’éducation ? est-ce qu’on est obligé de ne prendre que ces textes ou ces photos ? D’ailleurs, les auteurs de ces extraits ou de ces images se sentent bien souvent honorés de voir figurées leurs oeuvres ou leurs photos dans les ouvrages.

Il y a moins de 10 ans, Janvier, gendarme camerounais en service à Bamenda, a vu sa photo en couleur plaquée sur une page de

En passant le Moungo

ouvrage de FLE destiné aux élèves anglophones devant apprendre le français. Janvier a donné à boire à tous ceux qui lui disaient qu’il était beau sur sa grosse moto. Jamais Janvier ne reçut un centime pour sa belle photo. Il n’a jamais dit non plus s’il avait donné son accord pour la publication de cette photo.

Les éditeurs, jouant sur cette ignorance ou sur cette naïveté, n’informent pas sur le règlement. Ou prennent des textes d’ouvrage ou de chanson fort dépassés.

Les droits d’auteurs doivent faire l’objet d’une nouvelle éducation, l’Afrique paraît négliger ce domaine qui peut lui rapporter gros et qui peut aussi lui coûter très cher si les auteurs " pillés " portent plainte. Mais, généralement, on laisse tomber. Quand il s’agit d’école. Car,jouer un morceau de musique dans un bar donne droit au droit d’auteur.

L’école est donc une exception. Qu’il faut peut-être maintenir, la culture, l’instruction étant des biens précieux qu’un individu peut laisser à la postérité. On est heureux de se voir cité, de se voir enseigné dans les classes par livre interposé. En formation à distance, c’est plus passionnant encore. Car, c’est le monde entier qui va être informé de nos publications, de nos pays et de nos activités.

Mais, compte tenu de la réglementation internationale, de la propriété intellectuelle, il importe qu’une initiation sur les droits d’auteur soit vulgarisée, pour que nous cédions nos droits avec notre accord, que nous sachions que nos textes ont une valeur intellectuelle certaine, mais qu’ils sont aussi une valeur marchande que nous pouvons céder.

C’est à ce titre que leur gratuité peut avoir une valeur enrichie par notre générosité et notre souci de partager nos connaissances. Nous avons aussi droit à cela. Mais si nous ne le savons pas toujours.


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