Le Sénégal est présenté aujourd'hui comme l'un des pays pionniers en matière de développement des technologies de l'information et de la communication (TIC). Pour la petite histoire, c'est son Président, Maître Abdoulaye Wade, qui a initié dès 2003 le Fonds mondial de solidarité numérique (FSN) dont la mission est de « réduire la fracture numérique et de contribuer à l’édification d’une société de l’information solidaire et inclusive en mettant les technologies de l’information et de la communication au service du développement humain, en facilitant l’accès de tous à la société des connaissances, et en contribuant aux objectifs du Millénaire ». Le Sénégal préside aussi la Commission pour les TIC au sein du Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD).
En mai 2009, le pays va abriter la quatrième édition d'eLearning Africa, la conférence internationale consacrée aux TIC appliquées au développement, à l'enseignement et à la formation. L'occasion de s'y intéresser du point de vue des moyens mis en œuvre, pour atteindre le niveau actuel de développement technologique, et des changements apportés par les TIC dans différents domaines dont l'enseignement et la formation.
L'exemple à suivre
« En utilisant et en valorisant les hautes technologies au niveau des ses propres équipes, le gouvernement montre l’exemple à tout le pays » déclare le Dr Mor Seck, Directeur du Centre d'Enseignement à Distance du Sénégal. La clé du succès sénégalais résiderait donc dans l'implication active du gouvernement qui a fait des TIC un instrument performant pour améliorer la productivité et promouvoir la communication moderne. Le gouvernement sénégalais s'est doté d'une Agence de l'Informatique de l'Etat (ADIE) chargée d'améliorer la disponibilité et l’utilisation des TIC au sein des organisations gouvernementales. Cette structure a développé un intranet au sein du gouvernement et relié les différents départements ministériels via un réseau de fibres optiques avec un débit de 1 GBPS. Un réseau sans fil relie aussi les services extérieurs à l'intranet. Et la communication téléphonique intragouvernementale est gratuite. En outre, le gouvernement favorise l'accès au matériel informatique et à Internet par la réduction des taxes et la libéralisation du marché des télécommunications.
Les résultats
Les différentes actions menées au Sénégal en matière de promotion des TIC permettent aux fonctionnaires gouvernementaux et aux personnels des organisations publiques et privées de suivre des formations en ligne. Plus largement, ces deux dernières années, les centres multimédia communautaires se sont multipliés dans le pays et on assiste à une forte croissance des utilisateurs d'Internet. Quant aux universités, elles offrent aux étudiants un très bon niveau de connexion et d'équipement. Ce qui facilite l'utilisation des technologies dans l'enseignement et la formation et partant une démocratisation du savoir. « Les TIC ont réussi sur deux plans : elles ont transformé les mentalités et les comportements et elles ont permis à l'administration d'accéder à un meilleur niveau d’information et d'efficacité. »
Pourtant, la vie n'a pas toujours été rose pour le Sénégal. En 2000, se rappelle Dr Seck, les dirigeants des différentes instances publiques et privées ne voulaient pas être impliqués dans les formations à distance portées par son Centre. Aujourd'hui, la donne a changé. Pour y parvenir, il a fallu que « des impulsions soient données d'amont en aval ».
Interview du Dr Mor Seck, Directeur du Centre d'Enseignement à Distance du Sénégal
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