L’Université de Kinshasa, l’Unikin, s’étale sur un large plateau au sommet duquel trône un église. Les pentes sont occupées par les écoles et lycées d’application, par les logements des profs et par les dix facultés, autrefois construites pour 3 000 étudiants. Aujourd’hui, dans un bel espace noyé dans le vert luxuriant de la végétation qui oxygène le biotope tapissé de sable, 25 000 étudiants, qu’encadrent près de 500 enseignants, cherchent désespérement une place dans les salles de cours devenues très exiguës.
La plupart des responsables rencontrés sont formels. Ca ne peut pas continuer comme çà. Les nouvelles technologies, dont parle chacun sur le campus, ont une réelle emprise sur les esprits. Un projet de coopération, initié par un groupe d’enseignants, et encouragé par l’Université, a permis, grâce à une aide de la Belgique, l’installation d’un backbone qui dessert, par la fibre optique, les dix établissements de l’Unikin.
La visioconférence disponible dans la salle multimédia sert à ceux des enseignants qui s’initient volontairement aux Tic, à la bureautique et à l’utilisation des logiciels pour une prochaine mise en ligne des cours. Pourtant, le backbone demeure scandaleusement sous exploité. Il pourrait abriter plusieurs plates-formes de formation à distance, plusieurs logiciels, diverses activités de gestion qu’avait prévu le plan d’informatisation de l’Unikin.
Heureuement, l’Unikin sert depuis quelques semaines de site miroir du M.I.T. qui a gracieusement mis ses cours à la disposition des étudiants congolais.
La faculté Polytechnique sert de pôle régional de l’académie Cisco et accueille à distance de nombreux étudiants du Congo Brazzaville, de la RDC et des pays environnants.
La mise à disponiblité, avec frais d’un montant de 100 us$, d’ordinateurs personnels aux enseignants et l’offre de 350 ordinateurs aux facultés, permettront à la fac des sciences de se désengorger et surtout de suivre, via les Tic, des cours de l’étranger. La Faculté de Psychologie et des Sciences de l’éducation a conçu et mis des cours en ligne en partenariat avec l’université du Québec à Montréal mais, déjà, les 50 ordinateurs disponibles serviront, en connexion avec le backbone, à assurer des enseignements à distance dans sa spécialité. Mais, on attend de briser la résistance généralisée d’enseignants qui hésitent à mettre leurs cours et leurs syllabus en ligne.
Le campus numérique francophone demeure néanmoins le point focal qui vient fortement en appui à l’ensemble de l’enseignement supérieur par l’organisation des sessions de formation à distance et les facilitations pour la recherche de l’information scientifique et technique. L’Est de la RDC, attend beaucoup de ces infrastructures...
Un projet d’interconnexion de toutes les universités congolaises se conçoit pour éviter que les rares spécialistes fassent le tour des universités. La fàd est demandée de tous. Les moyens suivront-ils ? L’éducation de tout un peuple attend.
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