Dans le document « Les contenus de l’enseignement secondaire dans le monde : état des lieux et choix stratégiques» écrit par Roger François Gauthier pour le compte de l’Unesco, l’auteur démontre de façon claire pourquoi les contenus d’enseignement sont généralement peu considérés quand vient le temps de définir les politiques éducatives et pourquoi cette question devrait être au centre des préoccupations et surtout comment mettre cette préoccupation au premier plan de l’agenda des états.
Comme définir quels contenus devraient être enseignés à toute une population revient à définir localement les rapports avec l’humanité entière, on comprend pourquoi rares sont les états assez sereins pour oser se lancer sur ce terrain.
Faute de débat, quelques grandes lignes et principes de base sont tracés et on laisse généralement le statu quo de la «pensée conforme» s’occuper du reste.
Ainsi l’auteur indique plusieurs éléments intéressants à considérer lorsque l’on tente de définir quels contenus devraient être enseignés :
- Quelles sont les attentes à l’issue des apprentissages
- Quelles sont les motivations à enseigner ces contenus ? Ces intentions sont-elles bien communiquées ?
- Sait-on bien déjà ce qui est enseigné ?
- Pourquoi enseigne-t-on si peu l’action ou les arts, pourquoi les sciences s’arrêtent-elles au seuil des applications ?
- Quelles questions du monde ce savoir a-t-il aidé les hommes à circonscrire ?
- Quels élèves peut-il aider à avancer dans leur compréhension du monde et dans leur action sur lui ?
- ...
Le document est dense et ne prend pas de raccourcis. Avec l’accès aux savoirs de plus en plus ouvert, la question de définir les savoirs communs et reconnus d’un groupe, d’une nation ou de l’humanité prend de plus en plus d’importance. Il est ici question de l’autorité et du pouvoir de ceux qui «reconnaissent» officiellement ces savoirs. Les états voient leur prérogatives grignotées dans ce domaine.
Pour le meilleur, pour le pire ? Ultimement, seule l’éthique des responsables, qu’ils soient états, entreprises, corporation professionnelle ou autre est garante du bien-être public. On voit encore des états masquer ou déformer des contenus dans des buts de contrôle. Ce n’est donc pas l’état qui est la norme de qualité... ne serait-ce pas plutôt la qualité de l’éducation qu’il transmet qui serait garante de l’état ?
Sommaire
- Pourquoi les contenus d’enseignement sont-ils les éternels oublés des politiques éducatives ?
- En quoi la question des contenus est-elle stratégique ?
- Héritages scolaires et devoir d’inventaire
- La recomposition des espaces des savoirs scolaires
- Politique éducative : questions sur la structuration générale des contenus
- Politique éducative : questions sur le sens des contenus
- Rendez-vous avec quelques savoirs remarquables
- La décision en matière de contenus et la construction du dialogue politique
- Les conditions connexes du succès des politiques de contenus
- Synthèse pour l’action : Choix politiques et précautions techniques.
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