Publié le 29 septembre 2010 Mis à jour le 29 septembre 2010
Nous avons questionné plusieurs institutions de formation à distance quant à la gestion du temps des professeurs et des étudiants. Voici les principales conclusions de ces échanges.
Dans les universités qui utilisent la formation à distance, diverses stratégies de gestion du temps sont utilisées. Les professeurs ou chargés de cours peuvent être rémunérés annuellement, selon leur charge de travail, selon le nombre d’heures de cours ou d’étudiants inscrits. Chaque formule possède certains avantages et encourage ou freine certains comportements.
Par exemple, on donnera des primes ou des avantages à ceux qui effectueront plus d’heures d’encadrement d’étudiants ou qui s’emploieront à améliorer leur cours en ligne.
Mais peu importe le mode de rémunération, on est d’accord sur le fait que, pour les professeurs, les cours en ligne représentent une charge de travail plus importante que les cours en classe. Malgré ce constat et parfois la faible volonté institutionnelle à promouvoir la formation en ligne, de plus en plus de professeurs s’investissent dans les cours en ligne. Pourquoi ?
La valeur du contrôle
Pour bien des professeurs, du fait de la participation plus importante des étudiants, les cours en ligne paraissent plus animés et intéressants mais, au delà de ce facteur, un professeur qui possède en plus de sa charge d’enseignement une charge de recherche et des responsabilités administratives ou de service à sa communauté, doit jongler avec des horaires serrés. La souplesse apportée par la formation en ligne lui permet de répartir ses efforts selon des besoins variables et le libère d’un certain nombre de contraintes.
Ce plus grand contrôle sur son propre temps représente une réelle valeur, supérieure aux quelques heures supplémentaires de travail. Le plaisir au travail est plus grand; l’autonomie plus importante; être plus souvent son propre patron apporte plus de satisfactions.
Si on parle d’autonomie il semble à plusieurs professeurs que l’autonomie des nouveaux étudiants universitaires s'est renforcée : ils font preuve de plus grandes capacités d’autogestion de leur temps et ont pris l’habitude de gérer leurs propres affaires. Ce qui ne veut pas dire qu’ils soient plus habiles pour faire des liens entre les pièces des mosaïques de données qu’ils accumulent; autonomie ne signifie pas nécessairement maturité, pas plus qu’ils apprécient les travaux d’équipe même s’ils utilisent les réseaux sociaux.
Le temps pour compléter un cours étant généralement limité par une date d’échéance, se pose alors la question de la «synchronisation» d’un groupe d’étudiants et de son suivi. Même si l’utilisation des outils de suivi (tracking) de l’activité des étudiants est à l’ordre du jour, leur utilisation effective par les professeurs demeure marginale; on préfère s’appuyer sur la fréquence des évaluations et sur le suivi «manuel» de la performance des étudiants pour coordonner la progression du groupe et repérer les étudiants en difficulté. Le niveau de participation en lui-même est un bon indicateur des difficultés et est souvent lié à l'avancement des travaux.
Les balises temporelles et les échéances sont le plus souvent fixées par l'adminisration, mais le fait de pouvoir contrôler son horaire représente un plus pour les étudiants et ils y réussissent sans équivoque. Pouvoir profiter des occasions, répartir ses efforts, concilier son temps d’étude avec un travail rémunéré ou avec les activités familiales procure un sentiment de confiance plus élevé quant à la maîtrise de sa destinée.
La maîtrise de son temps possède une valeur certaine pour tous, étudiants et professeurs.
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Merci à la Télé-Université, à l’Université Laval et aux collaborateurs qui ont répondu dans de courts délais à nos questions.
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