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Publié le 23 août 2002 Mis à jour le 23 août 2002

Afrique Noire : le meilleur choix pour apprendre

On n’inventera plus d’autres raisons pour expliquer l’analphabétisme croissant des pays de l’Afrique noire. Qu’elle soit francophone, lsusophone ou anglophone. Notre continent ressemble douloureusement à un enfant très malade, qui frôle les affres de la mort, mais encore conscient, à qui l’on demande poliment de prendre des médicaments susceptibles de le sauver.

On ne saurait dire si le perpétuel refus de consommer ces médicaments relève ou non de l’inconscience, de l’irresponsibilté ou seulement de l’ignorance (et) de la gravité de la situation. Telle apparaît l’Afrique au seuil de ce siècle où chacun doit s’imposer de toutes les manières pour la construction du monde. Mais nous, nous sommes

encore derrière comme le bruit de l’avion

face au reste du monde en matière de modes d’enseignement, d’acceptation de types d’enseignement ou de conditions d’enseignement.

Le Nord nous a aidés de mille manières. Il nous a trop gâtés en nous offrant tout. Il nous a aussi dépouillés. Même, hélas, de notre propre volonté et de notre capacité à nous affirmer en nous imposant positivement.

Voici donc, à notre chevet, l’ Unesco ,l’ AUF voici l’ AVU ; J’ai oublié, exprès, d’autres guérisseurs et leurs thérapies. Viendra même encore, bientôt, l’Université du Futur que promet le président sénégalais. La Banque Mondiale et le FMI nous ont même forcés à impulser l’éducation en Afrique, la santé en Afrique pour notre mieux être. On se fait encore tirer les oreilles pour éduquer nos enfants, leur donner la santé par l’éducation.

Qui faut-il accuser aujourd’hui de notre criard retard à l’école ? Qui pis est, 40 ans après les Indépendances. Les perpétuels pleurs sont (devenus) des rengaines connues. Pas d’argent, pas de moyens. Trop, c’est trop. Qu’on ne nous aide plus, qu’on nous laisse mourir, que, morts, nous prenions enfin conscience que l’intérêt commun préserve l’intérêt individuel. Que nous serons heureux à condition de voir tout le monde heureux.

Le Nord nous propose encore des solutions. Que nous feignons d’accepter. Les derniers chiffres de l’Unesco sont encore plus alarmants. En Afrique, on va difficilement à l’école. On parle la langue de l’autre sans la maîtriser. Il n’y a pas assez d’écoles. Mais il faut "de l’école" à tous ces bambins et à ces chômeurs qui peuplent nos pays. Des campus numériques se satellisent. Mais au profit de qui ? Car, vu le flux de demandeurs, seuls quelques étudiants de haut niveau y accèdent. Le Pnud s’insère, par les cybers publics, dans les ONG, qui restent des points privilégiés que consultent peu de gens, parce qu’il y a beaucpoup trop d’illettrés.

Comment vulgariser l’école ? C’est simple. Si les bâtiments se construisent, il y manque des tableaux, des bancs ou des tables-bancs. Des enfants, quand il y en a, manquent de bouquins et de crayons. Parfois aussi, sinon souvent, ils manquent de professeurs et les profs n’ont pas d’argent. Pas besoin de preuve, au vu des révoltes non révolutionnaires qui parcourent l’ensemble de nos pays. Les profs, comme les élèves de chez nous recherchent en priorité la solution de leur ventre. Mais enfin...

L’Internet est venu comme (une) solution idéale. Il n’est confiné que dans une partie de la ville. Dans un télécentre, au meilleur des cas. Un engouement spectaculaire à vrai dire. Les universités, les écoles, les collèges se l’approprient. A quel prix ! Ceux qui en ont vraiment besoin ne le voient pas de près. Car, il est inaccessible. On a parlé du câble sous-marin. Inconnu aux bataillons. Mais le pire, c’est que, hormis les Anglophones, chez qui se développent les différents apprentissages libres et non formels mais reconnus, nos pays se refusent à s’engager à massifier la connaissance par la formation à distance. Elle va enrichir le Nord par l’achat des machines et des logiciels libres ou non. Mais le Nord s’enrichit déjà d’autres manières. On refuse de s’engager à enseigner dans nos langues de peur de partager nos cultures. C’est même là l’essentiel de l’actuelle révolution.

Enfin, nous n’avons pas d’autres choix si nous voulons survivre. Il faut aller très vite à l’école, lier le bois au bois, créer nos formes d’utilisation de la machine. La formation à distance demeure le choix qu’il nous faut. Je veux dire notre meilleur choix pour aller à l’école.


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