En 2005, nous avons eu le plaisir de présenter plusieurs centaines de cours de qualité à plus de 500 000 personnes différentes; en fait nous en sommes à 2,6 millions de visites, 5,5 millions de pages de contenu détaillé vu sur Thot Cursus.
Plus de 60 institutions sont clientes; 90 % renouvellent leur participation année après année. Leur promotion convient, visiblement, mais 64 sur 384 (17 %), on a le droit de se demander ce que font les autres. Nous les avons presque toutes contactées.
Beaucoup d’institutions créent des cours à distance pour leur clientèle interne et ne croient pas au potentiel de leur cours en dehors de leur région; soit. Plus fréquemment les concepteurs estiment que leurs cours seront connus pour leurs seules qualités propres et qu’Internet fera le reste...
Comme si de bons films, de bonnes pièces de théatre, de bons disques et de bons livres se diffusaient spontanément sans publicité ni relations publiques.
L’industrie du jeu vidéo prévoit jusqu’à 60 % d’un budget en promotion, celle du film souvent 50 %. Le parent pauvre qu’est le théatre prévoit plus de 10 % de son budget en promotion, celles du livre et du disque autant en comptant les services de presse, les relations publiques et les salons.
Et l’éducation ?
Pendant que les gens consommment des produits souvent sans beaucoup de valeur, essentiellement parce qu’ils sont bien promus, l’éducation ne ramasse plus que les miettes des budgets des individus.
Promouvoir quelque chose d’obligatoire n’a jamais été nécessaire; annoncer quelque chose d’ennuyeux n’a jamais connu beaucoup de succès non plus. Mais proposer des cours attrayants qui peuvent changer la vie, ça peut se faire et c’est précisément ce qu’offrent plusieurs cours à distance!
Les équipes de conception de cours sont bien formées à produire des cours, mais le marketing est le plus souvent absent de leurs préoccupations et des formations qu’ils ont suivies. Au final, il ne reste plus de budget de promotion pour envoyer des communiqués, pour produire une démo significative et on renacle pour une promotion annuelle de 300 euros dans Cursus. On trouvera parfois une personne pour en faire la promotion bénévolement, le plus souvent un professeur particulièrement impliqué.
Bref, on nage en plein folklore.
Politique de mise en marché
Plus profondément, l’absence même d’une politique de mise en marché, avec un système de tarification et de commissionnement pour les représentants et les distributeurs empêche la création d’un réseau de diffusion adéquat des cours.
Si une école recevait 25 % ou 33 % du tarif d’un cours d’une autre institution pour que certains de ses étudiants les suivent à distance, pensez-vous qu’elle serait intéressée à l’offrir ? Si une bibliothèque trouvait une possibilité de financement en proposant des cours à distance, pensez-vous qu’elle les proposerait ? Si Cursus recevait une commission de 10 % sur les inscriptions, pensez-vous qu’il annoncerait certains cours plus souvent et différemment ?
Les choses peuvent être faites différemment. Je vois très bien des cours être promus comme des oeuvres culturelles, avec le même succès que les autres produits culturels et que des individus y trouvent le même prestige à les avoir suivi qu’ils en trouvent à être habillés par tel couturier ou à avoir lu tel livre.
Je vois des équipes de production fières de leur succès, des auteurs reconnus et des gens satisfaits d’avoir terminé un cours qu’ils n’auraient pas suivi s’il n’avait pas été annoncé.
Mais pour celà, il faut un budget de promotion et une politique de mise en marché. Alors pour 2006. SVP, prévoyez un budget de promotion pour vos cours à distance : ils le méritent.
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