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Publié le 11 décembre 2005 Mis à jour le 11 décembre 2005

Apprentissage coopératif virtuel

Jean Ambassa a quitté le Cameroun il y a quelques années. Il enseignait dans une université camerounaise et le besoin d’apprendre l’a renvoyé au Canada qu’il avait connu longtemps avant avec les programmes de l’Université de Guelph et pour s’intéresser aux programmes du téléenseignement et du téléapprentissage.

La somme des années et des recherches aboutit aujourd’hui à l’édition, chez Publibook d’un ouvrage de 215 pages qui traite de l’apprentissage coopératif virtuel. Ce mode d’apprentissage est un concept nouveau qui est appliqué aujourd’hui en Amérique du Nord. Le téléapprentissage, i.e. l’apprentissage par des réseaux de communication informatiques, constitue un des moyens privilégiés qui favorise l’apprentissage à vie.

Si l’apprenant est au centre du téléapprentissage, d’autres acteurs gravitent autour de lui pour agir dans les diverses étapes du processus, de l’identification des besoins d’apprentissage à la planification, au développement, à l’implantation et à l’évaluation des mesures et systèmes mis en place pour permettre l’apprentissage et en assurer l’efficacité. L’apprentissage coopératif virtuel (ACV)se définit ainsi comme un processus qui se fonde sur un modèle social d’apprentissage.

L’ACV dans ses dimensions sociales de l’apprentissage se rapprocherait des intéractions sociales que l’on rencontre davantage dans le concept "d’apprentissage accidentel" qu’Ibrahim et Franklin (1994:3) définissent dans ce sens :

L’ ouvrage procède à la manière d’un apprentissage régulier et progressif. Il pose d’abord la problématique qu’il expose en 5 points. Le deuxième aspect du livre recense toute la littérature sur la question et prend toute sa valeur dans les multiples définitions qui ne sont pas alignées, mais qui s’enchaînenet pour permettre au lecteur de suivre, jusqu’à la fin, les concepts décrits et analysés.

Le lecteur découvre par lui-même et par la lecture agréable la conceptualisation définitoire des notions que l’on manipule quoditennement dans l’univers des Tice et s’y meut avec un insatiable plaisir. Même si le ton universitaire qui découle de la thèse soutenue s’impose par endroits, comme dans le chapitres 3 et 4 réservés au cadre conceptuel et à la méthodologie, l’analyse des observations du chapitre 5 complète épistémologiquement l’interprétation et les conclusions du dernier chapitre de l’ouvrage.

Cette dernière articulation établit un étroit et efficace rapport entre les connexions, la communication et les différentes technologies utilisées dans les Tice, puis et surtout, elle détaille les difficulté - et les solutions - dans le cadre de la formation en tant qu’elle est apprentissage et comportements. Il n’est pas jusqu’aux productions des élèves et aux considérations pédagogiques qui ne soient analysées avec beaucoup de finesse et de pertinence dans un domaine où l’on pensait que tout était déjà acquis.

Si, dans l’apprentissage coopératif virtuel, il est exigé une collaboration et une coopération pour réaliser ensemble un objectif, on se rappellera cependant qu’un tel apprentissage ne peut toujours pas prévenir l’impact des interactions sociales.

L’auteur y trouve également quelques limites. En effet, cette compréhension de l’ACV pose un problème pratique quant à la mesure ou à l’évaluation des apprentissages. La dimension incertaine ou aléatoire du processus oblige par exemple son approfondissement pour une conception pédagogique éclairante. En dépit de la priorité accordée aux stratégies facilitant l’intégration harmonieuse des TIC dans la classe et favorisant, on observera, rapporte l’auteur, que ces stratégies alimentent cependant l’objet de l’étude par les aspects technologiques et sociologiques de l’apprentissage.

Jean Ambassa Mvé questionne ainsi la nouvelle pédagogie et ouvre des perspectives de recherche assez originales. Il recherche les facteurs pédagogiques favorisant les interactions sociales, la productivité cognitive et la cohésion du groupe virtuel en situation d’apprentissage, les caractéristiques propres et les conditions optimales de l’ACV.

Quatre pistes s’ouvrent à la réflexion :

  • Identifier les difficultés d’ACV dans un environnement d’apprentissage et d’enseignement hautement technologique.
  • Évaluer les limites des interactions apprenants-apprenants, individu-groupe, groupe-enseignant.
  • Définir les conditions d’efficacité dans l’apprentissage coopératif et socialisé.
  • Concevoir un environnement d’ACV qui intègre les modalités de l’apprentissage coopératif traditionnel. Il s’agira de créer une situation d’apprentissage virtuel qui relie en réseaux sur différents lieux physiques des apprenants et des apprenants des apprenants et des enseignants.

Apprentissage coopératif virtuel : une recherche-action sur la productivité du groupe virtuelAuteur : Jean Ambassa Mvé Ean : 9782748308716 Version papier : 29 €


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