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Publié le 06 juillet 2010 Mis à jour le 06 juillet 2010
Un petit mémoire de Master 1 comme lecture de vacances, ça vous dit ? Avant de tourner les talons, examinez bien le titre de ce document académique : Le web et le street art : jusqu'où (ne pas) communiquer ?
Dans ce mémoire, Mathilde Viana, étudiante en Master 1 Culture et métiers du Web à l'université Paris-Est Marne-la-Vallée, examine les relations complexes qui existent entre une forme d'art, symbole de la contre-culture urbaine, et le web qui semble pouvoir offrir une légitimité à toutes les formes d'expression.
Le street art tel que l'entend Mathilde Viana se matérialise au travers des innombrables oeuvres éphémères et souvent illégales qui ornent les murs de nos villes et, plus généralement, les espaces publics : graffitis, tags, fresques, pochoirs, stickers, mosaïques, et jusqu'aux installations temporaires de plus grandes ampleur. Il s'agit d'une forme d'art qui tire parti de son illégitimité, qui a pour but à la fois de décorer l'espace et de modifier les représentations du grand public sur ce que peut être l'art de la rue, en s'affranchissant des conventions.
Après avoir défini le street art, Mathilde Viana prend soin de souligner que cette forme d'art ne vit plus tout à fait dans l'ombre : des institutions l'ont reconnue, et des espaces publics lui sont désormais réservés dans nos villes. On voit même des collectionneurs décoller des posters, ou emporter un morceau de mur support d'une oeuvre qu'ils apprécient...
Mais, si la reconnaissance vient doucement du côté des amateurs d'art, une part non négligeable du grand public continue de traiter le street art comme du vandalisme, surtout dans ses manifestations les plus spontanées et inachevées, telles les signatures au marqueur qui défigurent (ou décorent, c'est selon) les façades fraîchement repeintes.
Les graffeurs et autres artistes de rue sont donc tentés d'accélérer la reconnaissance de leur talent, voire d'inciter un public toujours plus large à acheter leurs oeuvres, et ce grâce à leur exposition sur des sites Internet.
Mathilde Viana met en parallèle la culture originelle du street art et celle d'un certain web : gratuité, anonymat, facilité de création et de partage... les deux univers semblent effectivement faits pour se rencontrer.
Les premiers sites consacrés au street art sont nés avant l'an 2000, c'est à dire en même temps que le web lui-même. Aujourd'hui, on distingue quatre types de sites :
Ces différentes catégories de sites correspondent aux différents types de public du street art. Le néophyte ira volontiers sur les sites institutionnels ou les sites encyclopédiques, alors que l'artiste de sensibilité "contre-culturelle" se sentira chez lui sur les sites communautaires. Les sites d'artistes sont visités par un public varié, attiré par le nom de celui qui a acquis une certaine reconnaissance et n'hésite pas à ouvrir une boutique en ligne.
L'auteure du mémoire pose alors la question suivante : l'affichage sur le web ouvre t-il les portes de la légitimité ? Oui, répond t-elle, dans la mesure où le web favorise un effacement des frontières entre culture savante et culture populaire. Oui également, puisqu'une oeuvre peut être interprétée de différentes manières selon la personne qui la regarde. Le web offre, selon l'expression de Florence Allard, "une culture sur mesure" à l'internaute.
Mais certains artistes tenants de la contre-culture vont plus loin, et c'est là la partie la plus originale du travail de Mathilde Viana : Evan Roth par exemple, a créé avec un laboratoire de recherche dédié un langage de programation, le GML, qui permet de créer des graffitis numériques. la visite de la banque de données consacrées aux graffitis créés en GML est à ce niveau assez convaincante. Un étudiant allemand a pour sa part développé le Wii spray, qui permet, après avoir inséré la manette de sa Wii dans une bombe de peinture fictive, de graffer son poste de télévision !
Les oeuvres numériques ainsi réalisées respectent-elles les fondamentaux du street art ? Certains artistes en doutent, pour les raisons suivantes :
Mathilde Viana pointe donc les limites de l'utilisation du numérique pour la valorisation d'un genre artistique qui risque d'y perdre sa spécificité et son sens social. Son mémoire est complété par de très intéressantes annexes, dont de nombreuses photos d'oeuvres, des captures d'écrans et une biblio-sitographie complète.
Une lecture éclairante pour tous ceux qui s'intéressent aux cultures alternatives, dans l'espace physique ou virtuel.
Le mémoire de Mathilde Viana Le web et le street art : jusqu'où (ne pas) communiquer ? est disponible et téléchargeable sur Scribd.
Photo : Bansky street art, Scott Roberts, Flickr, licence CC.
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