Sous la dynamique houlette et bien ferme de Thierry Karsenti de l’Université de Montréal, le Réseau International Francophone des Établissements de Formation des Formateurs, le RIFEFF, a pris un nouvel envol lors du SMSI qui vient de s’achever à Tunis. Créé à Paris en 2003, avec l’aide de l’ Auf, l’Agence universitaire de la Francophonie, le RIFEFF entend promouvoir la coopération entre les institutions francophones oeuvrant à la formation des formateurs.
Ensemble, et au regard de la situation de l’enseignement dans les pays du Sud, les membres du réseau veulent contribuer à l’amélioration de la qualité de l’enseignement et à la professionnalisation des métiers de l’éducation. En effet, l’axe fondateur de ce réseau vise la promotion de la coopération et de la solidarité entre les institutions francophones de formation de formateurs.
Parmi les objectifs de ce réseau figurent, outre la volonté de favoriser la formation initiale et continue des enseignants, par la fàd et les Tice, le développement de la recherche en éducation et formation, notamment par l’accroissement des échanges d’informations scientifiques. La Promotion de la culture de l’évaluation (de programmes, d’institutions, d’innovations, etc.) et l’élaboration d’outils ou de supports pédagogiques ou didactiques constituent des aspects recherchés.
Les actions de ce réseau, positivement ressenties, attendent cependant un appui concret comme le passage réel à la formation à distance. Mais, y parvenir exige un état des lieux assez complet permettant l’entrée en jeu des acteurs. L’introduction des Tice présuppose par exemple la mise en place effective de dispositifs à utiliser et la mise en réseau égalitaire des institutions impliquées dans la toile ainsi tissée.
Il est à craindre que, comme à l’habitude, l’Afrique soit encore en position d’attente de ces outils qui coûtent les yeux de la tête. La réception gratuite de l’aide multilatérale empêche-t-elle les pays du Sud d’entreprendre un investissement dans le domaine de l’éducation au moment où, partout, s’érige en règle, l’utilisation maximale et rationnelle des Tic pour l’enseignement.
Le RIFEFF doit pouvoir concevoir et réaliser des manuels d’enseignement, des cédéroms, des didacticiels, des logiciels, pour pouvoir participer productivement à l’alimentation partagée du réseau sans demeurer le demandeur éternel. Cette perspective préoccupe les membres, lesquels ont pu jauger du dynamisme du Nord qui chaque jour invente et creuse l’écart.
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