Parce que plusieurs universités et administrateurs de laboratoires fédéraux sont davantage intéressés à privatiser la recherche, les professeurs et les chercheurs en informatique éprouvent de la difficulté à diffuser, auprès du public, leurs travaux à titre de logiciel libre.
Pete Beckman, un informaticien autrefois rattaché à Los Alamos, a noté que d’importants logiciels sur la météorologie, le trafic ou la simulation de virus, ne sont pas mis à la portée du public pour des raisons de propriété intellectuelle. «Des départements au complet ont créé de nouvelles technologies d’intérêt sans pouvoir les divulguer auprès du public étant donné que leur laboratoire de recherche essaie d’en soutirer un profit commercial», souligne-t-il.
Bien que les universités ne refusent pas comme telles les demandes de diffusion à grande échelle, obtenir le feu vert pour procéder est souvent retardé et compliqué par les tracasseries administratives. Rebecca Eisenberg de l’Université du Michigan en conclut que la recherche du profit met un frein à l’innovation scientifique. Conséquemment, d’après le professeur en droit de Stanford Larry Lessig, cela ralentit la croissance économique.
La tendance qu’ont les universités d’exploiter le filon de la propriété intellectuelle remonte à 1980, année qui a vu l’adoption de la Loi Bayh-Doyle qui permet aux établissements menant de la recherche au plan fédéral d’acquérir des droits d’auteurs et de vendre leurs travaux.