Will Thalheimer nous fournit une intéressante recherche de synthèse sur la rétroaction : « Research Report on How to Give Learners Feedback».
La rétroaction dans l’apprentissage apparaît toujours dans un contexte.
On présente quelque chose à apprendre; ensuite une occasion de se rappeler ou d’utiliser ce qu’on a appris se présente, puis on peut fournir ou recevoir une rétroaction.
Par la suite d’autres occasions d’apprentissage peuvent se présenter. Mieux on apprend au départ, moins il y a besoin de rétroactions, d’ajustements et de corrections. Plus les occasions de se rappeler et d’utiliser ce qu’on a appris sont pertinentes, moins on aura besoin de la rétroaction.
Ce principe, appliqué à la rétroaction, indique que la meilleure façon de donner de la rétroaction est de façon à ce que la personne en retrouve elle-même le contenu et qu’elle prépare la prochaine étape d’apprentissage; que la rétroaction soit une activité d’apprentissage en soi et non seulement une réponse toute faite.
Suivre l’apprentissage
En pratique, le type de rétroaction suit la courbe d’apprentissage :
- Au début, la rétroaction aide à construire la compréhension
- Ensuite, elle soutient le rappel des données pertinentes
- À la fin elle aide à développer la fluidité.
Plus les concepts sont compliqués, plus les phases s’étirent et se chevauchent.
Le seul fait de fournir quelques occasions de se rappeler stimule et augmente radicalement la capacité à se rappeler de ce qui a été appris et de là diminue le besoin de rétroaction.
Étude et plus d’étude ne valent pas autant que étude + occasion de rappel (pratique, test, discussion, etc.); les meilleures occasions sont celles qui reproduiront les occasions futures de se servir des mêmes données. Plus elles sont authentiques, plus efficaces elles seront.
La rétroaction arrive ensuite. La rétroaction signale que des occasions de pratique plus significatives sont nécessaires.
La rétroaction est particulièrement efficace lorsque les réponses sont mauvaises au départ. Elle peut-être légèrement contre-productive si les réponses sont bonnes au départ.
Mais si on fournit la rétroaction alors que le processus de rappel n’est pas engagé ou est non-complété, l’utilité de la rétroaction chute radicalement. Si la réponse est sur la page suivante ou à un clic de là, l’apprenant ira là plutôt que de fournir l’effort d’essayer de se rappeler.
Ainsi, en e-formation, l’accès aux «bonnes réponses» ne doit pas pouvoir précéder la réponse elle-même. Si on donne à l’apprenant la réponse avant qu’il ait fini de s’amuser avec la question, on brise la fonction même de l’activité pédagogique.
Le tableau sommaire de ses recommandations
Pour construire la compréhension | Pour supporter le rappel et la fluidité |
Au début de l’apprentissage ou pour les concepts complexes | Plus tard dans l’apprentissage ou pour les concepts simples |
Quantité de rétroaction | Plus élaborée | Plus brève et succincte |
Moment de la rétroaction | Plus immédiatement | Plus tard |
Rétroaction sur les réponses correctes | Plus de rétroaction | Moins de rétroaction |
Empathie | Plus importante | Moins important |
S’assurer du rappel avant de donner la rétroaction | Non requise | Requis |
Quand donner une pratique de rappel après la rétroacton | Peu après la rétroaction | Avec un délai après la rétroaction |
Plus de détails dans le document original : Research Report on How to Give Learners Feedback
Par Will Thalheimer - Work-Learning Research
Suite : Des données, pas des jugements.
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