Sur Internet Actu, Hubert Guillaud présume la survenue d’une fracture cognitive entre ceux capables d’utiliser les outils et de naviguer dans la surinformation et ceux qui n’en auront ni le temps, ni les moyens, ni les capacités.
Chose vraie, il établit le constat selon lequel les outils n’évoluent pas à l’aune de nos pratiques :
"[...] Aujourd’hui, comme hier, si nous attribuons une priorité ou une couleur à des messages, cela n’aura aucune conséquence, ni dans la façon dont ils nous parviennent, ni dans la façon dont ils sont archivés : aucun logiciel de gestion de mail ne nous rappelle le mail que nous avons étiqueté comme important il y a 4 jours et qui a disparu au fin fond de nos boîtes de réception ! Nous accumulons des listes de mails importants et inutiles sans que cela n’ait d’incidence sur l’outil ou sur l’interface. Les mails de nos correspondants arrivent tous dans la même continuité, alors que nos logiciels savent très bien ceux que nous ouvrons et ceux que nous n’ouvrons jamais"
Pire, l’internaute est confronté à une surcharge informationnelle du fait du développement de nouveaux outils. Que faire contre l’"information overload" ? Que faire contre l’infopollution ? Que faire contre l’infobésité ? Que faire enfin contre une situation porteuse de germes de fracture informationnelle - cette fois-ci ?
L’écologie informationnelle, nous dit Hubert Guillaud, se définit non comme une utilisation durable des outils numériques, mais comme une utilisation durable de notre temps de cerveau disponible. Il s’agira, dit-il, de mieux distinguer ce qui relève d’une culture nouvelle, d’un bouleversement social qui doit interroger chacun dans ses pratiques et ce qui relève d’un saut qualitatif en matière d’interface, de design et de conception logicielle.
Pour une écologie informationnelle - Édito de Hubert Guillaud