Dans le cadre d’une démarche qualité dans la sélection et le suivi des diplômes et projets demandant un soutien de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), cette dernière a mandaté la production d’une étude.
Celle-ci a été réalisée par Sandrine Decamps, de l’Université de Mons-Hainaut (Unité de Technologie de l’Education) en janvier - février 2007 et a porté sur les 1 145 personnes ayant participé, à divers titre, à l’un ou l’autre de 30 programmes de formation à distance sur les 42 supportés par l’Agence.
Répondants
L’appréciation du tutorat par les apprenants : le tuteur est important.
Sur les 255 apprenants, 199 (78%) déclarent avoir bénéficié d’un accompagnement tutoral au cours de leur formation et ils sont 161 à en être satisfaits, soit 81%.
80% de ceux qui n’ont pas été suivis par un tuteur (42/53) estiment que le tutorat est un accompagnement pédagogique important à assurer dans le cadre d’une formation à distance.
Les apprenants expriment dans leurs commentaires libres que le tuteur est un élément du dispositif qui atténue les difficultés inhérentes au caractère virtuel de la formation à distance et, pour certains, sa présence est un facteur prépondérant dans la réussite de leur formation.
La compétence du tuteur est ressentie par les apprenants principalement au travers des explications techniques et pédagogiques, dans la manière de leur faciliter les tâches et de les leur rendre accessibles. Ils mettent également en avant l’amabilité des tuteurs, leurs aptitudes collaboratives, leur qualité d’animateur et leur capacité à se montrer compréhensif.
Ce sont principalement les travaux pratiques (45%) et les travaux de fin d’étude (34%) qui sont pris en charge par les tuteurs. Le tutorat est également mis en oeuvre sous la forme de l’animation de forums ou d’une liste de diffusion pour répondre aux questions de compréhension, pour corriger des exercices ou pour suivre des travaux dirigés.
Les stages pratiques restent nettement en marge (4%). C’est une période de la formation qui mériterait d’être mieux encadrée en offrant un suivi régulier et contextualisé.
Qui devient tuteur ?
Les trois principaux critères des responsables de formation (N=25) pour recruter les tuteurs ont été :
- le fait de pouvoir justifier d’une expérience d’enseignant ou de formateur (n= 13) ;
- être un collaborateur travaillant au sein même de l’institution de formation (n=11) ;
- avoir été apprenant au sein de la formation (n=11).
Sur les 67 tuteurs qui ont été interrogés, 24 (35.8%) ont eux-mêmes été apprenants au sein de la même formation à distance pour laquelle ils exercent leur fonction de tuteur.
Les commentaires libres laissent transparaître que le statut «accessoire» du tutorat est perçu par les tuteurs comme un manque de reconnaissance et par les apprenants comme susceptible de conduire à un manque de disponibilité qui peut affecter la qualité de l’encadrement pédagogique :
- Le tuteur est avant tout « une personne-ressource qui guide les apprenants dans leurs apprentissages »
- Le tuteur est ensuite « une personne qui soutient la motivation et la persévérance »
- Le tuteur est enfin « un animateur et un modérateur des activités de groupe » et « un correcteur des livrables soumis »
La diversité des pratiques de tutorat est aussi perçue comme une plus-value de la formation en offrant une multiplicité de méthodes d’encadrement des apprenants.
Le type de média dont les tuteurs font usage
- le courrier électronique (65 tuteurs sur 67)
- le forum (40/67).
- le chat (39/69)
- le téléphone (6/69)
- la vidéoconférence (5/69).
L’efficacité du tutorat dans un processus d’apprentissage à distance dépend pour l’essentiel à ce que les tuteurs soient en mesure d’établir un contact de qualité, à un rythme régulier et en réponse aux besoins spécifiques des étudiants.
En résumé, mieux le tutorat est considéré et intégré dans la démarche, plus il sera efficace.
Pour le document complet : Analyse des pratiques du tutorat au sein des formations ouvertes et à distance
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