Les notions de l’interdépendance
Interdépendance, synchronie sont des termes qui revoient aux réalités des écosystèmes très complexes. Comment les aborder ? Sous quelles formes et comment les positiver ?
Publié le 02 juillet 2008 Mis à jour le 02 juillet 2008
L’ URFIST (Unité Régionale de Formation à l’Information Scientifique et Technique) de Rennes a mené une enquête sur la compétence informationnelle des doctorants inscrits dans les universités et écoles doctorales de Bretagne (France).
L’enquête a été menée auprès de 2218 doctorants, 23,3 % d’entre eux ayant retourné des questionnaires exploitables.
Pourquoi une enquête sur un tel sujet ? A priori, les doctorants savent chercher et exploiter l’information. Le travail de thèse consiste en effet, pour une large part, à rendre compte et analyser les ressources sur une thématique spécifique, avant d’y insérer sa nouvelle production.
On peut donc supposer que les doctorants ont bénéficié d’une solide formation à la recherche documentaire, à la fois pour trouver les données dont ils ont besoin, et pour produire les leurs sous une forme adaptée. Or, les résultats de l’enquête, présentés lors de la dernière journée du réseau FORMIST à Lyon, montrent qu’il n’en est rien.
L’enquête portait sur 4 domaines, que nous présentons avec certains des résultats obtenus.
67,5 % des répondants n’ont jamais reçu de formation sur ce sujet.
96 % des doctorants utilisent les moteurs de recherche, mais 55 % seulement utilisent des portails spécialisés et seuls 5,5 % utilisent les métamoteurs.
94 % des doctorants ne consultent jamais les blogs pour leur recherche, et 77 % n’utilisent jamais les archives ouvertes (service de dépôt de thèses).
97 % d’entre eux ne connaissent ou n’utilisent pas les sites de partage de signets. 92 % des répondants n’utilisent pas les cartes conceptuelles, et 63 % n’utilisent pas les outils de veille que sont les fils RSS ou les alertes.
83 % des répondants ne connaissent pas les modalités de publication électronique d’une thèse, et 51 % ne connaissent pas les règles de la propriété intellectuelle.
Plus de 60 % des répondants demandent une formation à la recherche, l’analyse et l’exploitation de l’information.
Ces résultats soulèvent des questions cruciales : pourquoi la recherche documentaire ne constitue t-elle pas un champ de formation obligatoire pour tous les étudiants ?
Ceux qui construisent les programmes des études universitaires ont-ils pris conscience du bouleversement qu’a engendré l’arrivée d’Internet dans le champ de la recherche documentaire ?
Ces résultats font également réfléchir à l’usage réel des outils de recherche, de partage et de production d’information sous forme numérique ; loin du bruit et de la lumière des cercles d’initiés, la majorité de ceux qui opèrent dans les structures académiques de production de la connaissance accèdent encore à l’information avec des outils élémentaires.
Les professionnels de la documentation et des bibliothèques l’ont bien compris, qui trouvent ici une nouvelle dimension pour leurs métiers : il s’agit désormais moins pour eux d’autoriser l’accès à une information triée et classée, que d’accompagner les usagers dans leur prise d’autonomie, grâce aux outils de recherche les plus affûtés, face à la masse de données produites quotidiennement dans les innombrables fils du réseau.
Le chantier est immense !
Enquête sur les besoins de formation des doctorants à la maîtrise de l’information scientifique , sur le blog de l’URFIST de Rennes
Présentation de l’enquête et de ses résultats , journée FORMIST, Lyon, 19 juin 2008 (pdf)
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